Lisi Yao

L’ONG JAD et « ses enfants » en visite à Palmafrique!

J’ai été heureuse de participer à une activité de l’ONG J’aide le Diabétique (JAD), ce mardi 22 décembre 2020. Nous avons visité l’usine Palmafrique de Dabou, avec une cinquantaine d’enfants.

Je suis partie d’Abidjan le matin, avec des amis, des collègues et la fondatrice de l’ONG Alden, pour Dabou. Direction : l’usine Palmafrique dans le cadre des activités de l’ONG JAD. L’organisation s’intéresse particulièrement aux patients atteints du diabète de type 1 : les enfants.

Des enfants et des grands impressionnés !

Il faut l’avouer, il n’y avait pas que les yeux des enfants qui brillaient devant la découverte ! Guidés par le responsable de l’usine Palmafrique, M. YAO Nestor, petits et grands ont d’abord eu droit à un bel entretien pour mieux connaître son fonctionnement. Ensuite, ce fut le moment de voir de plus près une partie du matériel de transformation des fruits de palmiers.  

Contenants de l’usine Palmafrique, Lisi YAO
Un échange instructif

Avant de toucher des yeux le cœur de l’usine, M. YAO a expliqué à ses visiteurs son fonctionnement. Sa question : « qu’est-ce qu’un régime ? », posée aux enfants autour de lui, a ouvert les échanges. Ils étaient nombreux à vouloir y répondre.

« Le régime est le fruit d’un palmier », a avancé un jeune garçon de l’auditoire. Après l’introduction du sujet, nous avons eu droit à un développement des plus instructifs de M. YAO.

« Notre rôle est de transformer les régimes de palme en huile de palme (huile rouge) et en huile de palmiste », a-t-il expliqué. Sous les regards attentifs des enfants, le responsable de l’usine a présenté la matière première et ses deux produits finis. Ce sont les graines de palmier, les amandes, l’huile de palme (huile rouge) et l’huile de palmiste.  

Fruits de palmiers (rouges, dans le pot à l’arrière) ; noix de palmiers (à gauche), amandes (à droite) et huiles de palme (rouge) et de palmiste – Lisi YAO
Le processus de transformation des fruits et des amandes en huiles

En prélude à l’égrenage des étapes de transformation des fruits et amandes de palmiers, notre hôte a demandé aux enfants s’ils sont au parfum de la fabrication de l’huile rouge au village. Ces derniers étaient encore nombreux à vouloir apporter des éléments de réponse.

« Quand les mamans vont au champ, elles récoltent les fruits des régimes des palmiers, elles les préparent et les pilent à la machine (pour certaines), les pressent à la machine pour faire ressortir l’huile qu’elles préparent pour qu’elle remonte à la surface », a brillement partagé une auditrice. M. YAO a comparé ce processus à celui de Palmafrique en indiquant qu’ils sont pratiquement les mêmes. Cependant, Palmafrique produit de l’huile à l’échelle industrielle et fait cuire les fruits à la vapeur. Si le pressage des fruits donne par ailleurs l’huile de palme, l’huile de palmiste (jaunâtre), s’obtient quant à elle par le pressage des amandes dans les noix de palme.

L’huile de palme et l’huile de palmiste ont-elles des vertus thérapeutiques ?

C’était la question d’un jeune visiteur. Et, c’est Dr ANKOTCHE qui y a apporté des éléments de réponse. « L’huile de palmiste soigne les boutons, les champignons sur le corps, les dartres, les bourbouilles (…) elle fait pousser les cheveux (…) L’huile de palme est diététique pour les diabétiques mais en général, il ne faut pas consommer plus de deux cuillères à soupe au cours d’une journée », a précisé le Dr ANKOTCHE de l’ONG JAD. Dr ANKOTCHE qui est en outre le Directeur de La clinique du diabète du CHU de Treichville.  

Les enfants méritent toute notre attention !

Après la visite de Palmafrique, nous nous sommes dirigés vers le Cafop de Dabou. Les enfants s’y sont divertis par des échanges, des séances photos, des chants et de la danse.

Une personne est atteinte de diabète lorsque le taux de sucre dans son sang dépasse 1, 26 g/l et que ce taux est confirmé lors d’un autre dépistage qui peut se faire dès le jour suivant. Le cas des enfants est plus délicat car la mort peut survenir à moins de 4 mois de maladie s’ils ne sont pas traités.

Un participant de l’activité, Lisi YAO

Mes compagnons de route dont la Présidente de l’ONG Alden qui s’inscrit dans la même vision que l’ONG JAD et moi, sommes rentrés sur Abidjan en début d’après-midi. Nous nous sommes promis de nous mobiliser pour les prochaines activités avec et pour les enfants.

Lire mon article précédant ici


Actions pour la paix en Côte d’Ivoire: l’association APC-CI démarre officiellement ses activités

L’association Actions pour la Paix et la Cohésion sociale en Côte d’Ivoire (APC-CI), a procédé au lancement officiel de ses activités ce samedi 19 décembre 2020, à Abidjan.

C’est dans une salle des fêtes pleine que l’association APC-CI, avec à sa tête son Président, M. Attoungbré Kouassi Jérôme, a officiellement procédé au lancement de ses activités. La cérémonie a eu pour thème : « Engageons-nous sur la route de la paix pour une Côte d’Ivoire prospère. » Elle s’est articulée autour de plusieurs points. Les présentations du plan d’action de l’association et du bureau exécutif national ont été des points essentiels de la cérémonie.

Le besoin d’être des acteurs de la promotion de la paix et de la cohésion sociale

« Il nous a paru nécessaire de créer une organisation apolitique qui ambitionne d’être un acteur incontournable de la promotion de la paix et de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire« , a expliqué le Président Attoungbré lors de sa prise de parole. Il a en outre fait remarquer que les membres de son association sont de toutes sensibilités politiques, ethniques, religieuses. « Dans le souci de parfaire nos actions, nous nous sommes réunis en assemblée générale constitutive le samedi 3 octobre 2020 pour matérialiser l’existence de notre organisation« , a continué le Président. M. Attoungbré a par ailleurs insisté sur l’importance de l’initiative.

« La quête de la paix – la restauration d’un climat de confiance et la consolidation de la paix entre les ivoiriens quelques soient leurs appartenances ethniques, religieuses et politiques – est une exigence fondamentale et indispensable à la construction d’une nation forte et prospère« , a argumenté le premier responsable de l’association APC-CI. M. Attoungbré n’a pas manqué de notifier la nécessité d’un « engagement fort de tous les enfants de la Côte d’Ivoire » pour la paix.

Le plan APC-CI pour atteindre les objectifs de paix et de cohésion sociale

Le premier responsable de APC-CI a informé le public des actions prévues pour atteindre ses objectifs. Ce sont principalement :

  • Une vaste campagne de sensibilisation dans plusieurs régions de la Côte d’Ivoire au cours du premier trimestre de l’année 2021.

Le Président de APC-CI a expliqué qu’il va s’agir d’une campagne en prélude aux élections législatives. Elle aura pour objectif le changement des méthodes de communication pour le bonheur des jeunes. Une initiative louable quand on sait combien la violence est aujourd’hui usitée pour s’exprimer.

  • L’installation de comités locaux de paix et de cohésion communautaire dans toutes les localités.

Les comités seront dirigés, a-t-on appris par M. Attoungbré, par des personnes formées aux notions de la paix.

  • La formation de jeunes (des élèves) dans le cadre du projet « Youth education for peace ».
Une initiative soutenue par organisations et personnalités

M. Konan Julien, Président et parrain de la cérémonie représentant la ministre Raymonde Goudou Coffie, marraine de la cérémonie ; M. Losseni Fofana, commissaire à la retraire représentant le fondateur d’Aube Nouvelle; l’ONG Planète Paix… un public varié et des représentants d’associations et d’organisations arrivés de partout pour soutenir l’association APC-CI.

Une série de motions de paix, poignantes, a été amorcée par des personnalités sus-citées. Ce sont des enfants originaires de toutes les zones géographiques de la Côte d’Ivoire qui ont refermé ses rideaux.

La cérémonie de lancement officiel des activités de l’association APC-CI s’est déroulée dans une ambiance fraternelle et festive.


M’Batto : la ville de mon enfance tristement célèbre aujourd’hui

M’batto est la ville où j’ai grandi. Une petite ville située au centre-est de la Côte d’Ivoire qui s’est faite connaître par des affrontements… Je pense qu’il serait inutile de revenir sur les raisons de la crise pré et post-électorale en Côte d’Ivoire à laquelle on attribue la maternité de tant d’évènements. Dans l’article que j’ai publié avant le présent, j’évoquais que seul l’avenir nous dira… Et, depuis, beaucoup d’événements ont meublé l’atmosphère sociopolitique de mon pays. Il s’agit d’évènements très malheureux, même si on observe aujourd’hui un certain calme. Bonoua, Daoukro, Bongouanou, Toumodi, M’Batto sont des localités farouchement ébranlées.

M’Batto, ma cité durement éprouvée

Ce qu’il s’est passé à M’Batto comme dans les villes sus-citées, est très loin d’être plaisant. Des évènements macabres pourraient-ils l’être ? Selon les chiffres officiels, il y a eu en tout 84 morts en Côte d’Ivoire. Des morts avant, pendant et après l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. Concernant M’Batto, en novembre, une liste d’une trentaine de noms (personnes qui y seraient décédées) a circulé sur les réseaux sociaux. Pourtant, le bilan, selon la Gendarmerie nationale est de 3 morts. Cependant, le bilan reste lourd car la vie est sacrée.

Depuis novembre, pourquoi est-ce que je ne fais cet article que maintenant ?

J’ai mis du temps à écrire et publier ce billet. Entre les questionnements, la peur, les incertitudes… Je ne savais pas comment m’y prendre. Je me souviens encore de mon état quand on n’avait pas de nouvelles de M’Batto. Quels mots choisir ? J’ai déjà été prévenue de faire attention parce qu’on ne sait pas ce que peuvent engendrer les lectures d’un article sur le sujet de la crise à M’Batto, vu mes étroits liens avec le département.

Quelles sont les causes véritables de l’affrontement entre les populations ? Affrontements qui ont porté le qualificatif « intercommunautaires » ? Moi, Lisi, je ne pourrais pas les écrire. Le faire impliquerait citer les différentes versions qui me sont parvenues. Le faire pourrait laisser penser que je prends parti. Je pense que vous avez vu témoignages, images, reportages.

Quel est mon message ?

J’aurais souhaité que mon M’Batto se fasse découvrir autrement, que l’on parle de faits honorables. Comment dans une si petite commune où « tout le monde connaît tout le monde », ce genre de choses peuvent-elles arriver, se répéter ? Le dicton nous apprend que la querelle, l’on sait quand elle a commencé mais l’on ne sait pas quand et comment elle va prendre fin. Voilà pourquoi il faut l’éviter. La sagesse, les esprits forts, les grands cœurs, doivent entrer en jeu. Pour apaiser les cœurs et tuer l’esprit de vengeance, il faut de grands Hommes et Femmes. Ceux qui auront la force de penser à l’avenir commun ; d’éviter que des générations s’entredéchirent.

De quoi a besoin M’Batto ?

M’Batto n’a pas besoin de massacres. La commune a besoin d’étendre ses ailes, de les déployer. Le département de M’Batto a besoin de voir ses fils et ses filles se démarquer positivement. Autrefois point important de la boucle du Cacao, où en est la ville aujourd’hui ? Nos frères qui préfèrent faire le taxi qu’aller à l’école, pour le gain, voilà une réalité à examiner. Les élèves qui arrivent des campements pour faire le lycée, se logent et se nourrissent difficilement, voilà des problèmes à résoudre. Nos mamans qui voudraient bien sortir de l’analphabétisme, nos papas qui joignent difficilement les deux bouts… Les valeurs qui se perdent, voilà à quoi il faut penser. La laide image connue aux plans national et international doit être changée.


Que doit-on retenir de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire ?

L’élection présidentielle en Côte d’Ivoire s’est tenue le 31 octobre. Le vainqueur du scrutin, selon la Commission électorale indépendante (CEI) : M. Alassane Ouattara, surnommé ADO. ADO a, selon les chiffres de la CEI, remporté l’élection avec 94,27 % des voix. Seulement, depuis l’annonce de la candidature d’ADO à l’élection, l’atmosphère sociopolitique en Côte d’Ivoire n’a pas toujours été paisible. Appel à la désobéissance civile de l’opposition, création d’un Conseil national de transition, poursuites du gouvernement pour sédition… Aujourd’hui encore, la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire inquiète.

Sur 44 candidatures à l’élection présidentielle analysées par le Conseil constitutionnel, seulement trois ont été jugées recevables, en plus de celle d’ADO. Ce sont les candidatures du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA), M. Henri Konan Bédié, celle du président du Front populaire ivoirien (FPI), M. Affi N’Guessan et enfin, celle du candidat indépendant Kouadio Konan Bertin, dit KKB. KKB, le seul candidat qui a battu campagne contre ADO. Les autres ont lancé un appel à la désobéissance civile et au boycott de l’élection.

Les raisons de l’appel à la désobéissance civile et au boycott de l’élection présidentielle

L’annonce de la candidature d’ADO à l’élection a défrayé la chronique. Le fait est que le président avait préalablement dit qu’il ne se présenterait pas à l’élection. Des voix se sont d’abord élevées pour dénoncer une candidature anticonstitutionnelle. Elles mettaient en avant le fait que la loi fondamentale n’autorise qu’un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois.

La validation de la candidature d’ADO et l’invalidation de 40 candidatures sur 44 dont celles de personnalités politiques telles que le professeur Mamadou Koulibaly et le Dr. Albert Mabri Toikeusse qui n’auraient pas, selon le Conseil constitutionnel, rempli les conditions relatives au parrainage, a ensuite soulevé la question de son indépendance. Le non retrait de la candidature d’ADO, la réforme de la CEI exigée par l’opposition qui n’a pas abouti, voilà pour finir certaines des raisons de l’appel à la désobéissance civile et au boycott de l’élection.

Un message passé dans plusieurs communes

Si la CEI a évoqué quelques incidents qui n’entachent pas la crédibilité de l’élection présidentielle, il faut noter qu’il y a eu des troubles dans plusieurs localités. M’batto, Bongouanou, Bonoua, Saioua, Toumodi, Yamoussoukro… Il y a eu des troubles. Le matériel électoral a été détruit par des manifestants dans nombre de villes. Malheureusement, les manifestations depuis l’appel à la désobéissance civile se sont soldées par la destruction de biens matériels et des pertes en vies humaines. Selon les chiffres donnés par M. Pascal Affi N’guessan le premier novembre 2020 lors d’une conférence de presse, une centaine de personnes ont trouvé la mort depuis l’annonce de la candidature d’ADO. Des morts dont la responsabilité serait imputable au pouvoir en place, accusé de mandater des miliciens pour attaquer les manifestants.

La création du Conseil national de transition (CNT)

Comme l’on pouvait bien s’en douter, l’opposition ivoirienne n’a ni reconnu l’élection, ni le candidat déclaré vainqueur comme président. Elle a en effet mis en place le CNT, avec à sa tête le président Henri Konan Bédié. Un conseil ayant pour objectifs de « préparer le cadre de l’organisation d’une élection présidentielle juste, transparente et inclusive », « mettre en place un gouvernement de transition » et « convoquer les assises nationales pour la réconciliation définitive en Côte d’Ivoire ».

La réaction du gouvernement

Si pour l’opposition ivoirienne il y a « vacance du pouvoir », le gouvernement a lancé des poursuites pour « sédition ». Des poursuites à l’encontre de ceux qui ont appelé à la désobéissance civile, au boycott des élections et qui ont mis en place le CNT.

Le 3 novembre 2020, le président Bédié a reçu la visite d’agents de forces de l’ordre et de sécurité. Plusieurs personnalités dont le Secrétaire exécutif du PDCI-RDA, le Professeur Maurice Kakou Guikahué, ont été emmenés ce jour-là. L’on a par la suite appris qu’un « blocus » a été imposé aux résidences des leaders de l’opposition. Le 6 novembre, le Procureur de la République a informé que Affi N’guessan et Mabri Toikeusse sont recherchés.

Quel sort pour les leaders de l’opposition ?

Des communications ont informé le public du déferrement de M. Guikahué et d’autres membres du CNT à la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), ainsi que de l’arrestation d’Affi N’guessan. Tenus responsables des dégâts et des morts survenus après l’appel à la désobéissance civile, les leaders de l’opposition risqueraient jusqu’à 20 ans de prison et même la prison à vie.

Quel futur pour la Côte d’Ivoire ?

Alors que le président Bédié a demandé la libération de ses paires et le retrait des forces au niveau de leurs domiciles, les messages de respect de l’ordre constitutionnel, d’invitation à la dissolution du CNT et à l’instauration du dialogue ont été portés par l’ONU, l’UE et l’UA.

Pour répondre à la question relative au futur de la Côte d’Ivoire, seul le futur semble pouvoir nous répondre. L’ancien président de l’Assemblé nationale, M. Soro Guillaume, ainsi que d’autres membres de l’opposition, demandent le soutien du peuple, assurent de la continuité du CNT. Le gouvernement compte quant à lui arrêter tous ceux qui portent atteinte à la sûreté de l’Etat.


Fin du programme GenAV 2020: un triste au revoir mais un engagement fort pour impacter positivement la Côte d’Ivoire

Le programme Génération A Venir 2020 (GenAV 2020) de la Fondation Friedrich Ebert Stiftung (FES) entamé en février a eu sa cérémonie de clôture le vendredi 16 octobre à Jacqueville. Si celle-ci a occasionné une note de tristesse, elle marque un point important dans la solidification de l’engagement pour impacter positivement la Côte d’Ivoire.

C’est vrai, j’ai été triste… Les au revoir, c’est pas mon truc. Les séparations m’attristent… J’ai même pleuré pendant la cérémonie de clôture mais j’ai eu la chance de le faire en « choco ». Il n’y a heureusement pas eu déluge et mon cache-nez a permis de camoufler le minois de pleureuse. Vous savez ce qu’une bouille peut devenir quand on pleure ! Et bien, le masque est utile, et pas que pour éviter le Corona ! Avec lui, on ne voit surtout que les yeux, et à moins qu’ils ne soient trop rouges, on ne pourrait rien deviner. Les larmes ne coulent pas sur la joue car le cache-nez sert de barrière et on peut vite les sécher… Bref. Je vous invite à revivre avec moi certains des contours et des instants du voyage à Jacqueville ainsi que ceux de la fin du programme GenAV 2020.

« Le chic mail »

Lorsque j’ai reçu le mail d’information sur le deuxième et dernier séminaire résidentiel commun du programme GenAV de cette année, ma joie fut grande. Oui, j’étais heureuse parce que je savais qu’il y aurait voyage. Voyage ensemble, avec les amis d’Abidjan et de Bouaké mais aussi et surtout découverte et formation. Voyage dans une ville qui flirte avec la mer… Le tableau paradis sur terre pour moi.

Cette fois par ailleurs, contrairement à la précédente, je n’ai pas été triste de quitter la maison. Enfin, je n’ai pas eu les mêmes sentiments que lors du premier voyage, ma première expérience de séparation sur plusieurs jours d’avec mon fils. C’était plutôt un peu la fête dans ma tête, même si le stress voulait aussi y régner en maître. Le fait est que mon groupe devait faire une prestation de slam, il y avait compétition entre plusieurs groupes d’Abidjan et de Bouaké.

Le départ pour Jacqueville

Lorsque je suis stressée parce que j’ai un défi à relever par exemple, il m’est difficile de manger tant que « la tornade » n’est pas passée.

Quand je suis soucieuse, je n’ai pas d’appétit. Je n’ai ni faim, ni la force de manger. Difficile d’avaler quelque chose parce que je pense à ce que j’ai à faire. Je crains tellement de ne pas être à la hauteur… Il m’arrive de dire que je suis perfectionniste. Et, parfois, ça rend malade de l’être. Après, il arrive aussi que je mange plutôt incessamment, quand je suis anxieuse… Bon. « Nos positions dépendent de nos conditions », comme j’aime dire.

Je suis partie de la maison après avoir mangé un bout sur invitation sinon insistance de ma maman. Il était déjà presque 13 h. Je devais commencer à m’inquiéter mais le fait d’avoir dû attendre jusqu’à 14 h pour le départ pour Krindjabo me rassurait. Ce sont néanmoins les messages dans le groupe Whatsapp des auditeurs aujourd’hui alumnis qui m’ont quelque peu rassurée. Ils informaient que le car qui arrivait avec les amis de Bouaké pour nous récupérer afin de converger vers la petite île arriverait dans 30 minutes. 30 minutes, j’avais encore du temps. Enfin, j’espérais surtout trouver très vite un taxi dans mon quartier où il faut marcher parfois bien longtemps avant d’en rencontrer un… J’espérais que les voies soient dégagées… Dans ces cas, la distance me séparant du siège de la fondation pouvait même être avalée en moins de temps.

13 h 30. A la fondation où presque tous les amis d’Abidjan étaient déjà présents, nous n’avons pas attendu longtemps avant que le car n’arrive. Nous sommes arrivés à Jacqueville vers 16 heures.

Arrivée des auditeurs GenAV 2020 à Jacqueville, Lisi YAO
Un endroit paradisiaque

Pour moi, la ville hôte du séminaire de clôture de GenAV était paradisiaque. En fait, l’hôtel hôte était idéal. Je n’ai pas visité la commune. La qualité des chambres et du service du complexe était acceptable. Le décor quant à lui était trop top ! Design mémorable. Je ne pourrais mieux vous dire. Il faut le vivre. Et c’est peut-être que je suis juste naturellement conquise par ce genre de toile…

Paysage capturé depuis la terrasse de mon logement, Lisi YAO

Nous avons été logés dans un cadre qui favorise l’ouverture de l’esprit. Le bruissement de la mer, la plage… De la terrasse de mon palier, je pouvais voir les cocotiers, les piscines, la mer…

Un exceptionnel séminaire

Tout ce que je relate jusque-là témoignage certainement du caractère exceptionnel de notre séminaire de clôture. Il est cependant important de s’attarder sur certains points. La formation reçue ! Comme toujours, nous avons tant appris…

Les formations
Techniques de négociation

La première formation a été dispensée par le Représentant Résidant de la FES, M. Thilo SHÖNE. Nous avons appris les techniques de négociation avec des exercices, en essayant par exemple de trouver une solution face à la problématique d’un arbre dans une cour commune, qui a profité aux parents dont les descendants se retrouvent aujourd’hui dans une situation complexe quand l’un d’entre eux a en projet de mettre une clôture qui favorisera que l’arbre se retrouve dans son domaine alors que les autres ont justement besoin d’y avoir accès… Notre formateur a insisté sur la nécessité de retenir les quatre principes de la négociation :

Séparer les personnes des problèmes ; se concentrer sur les intérêts, pas sur les positions ; créer des options pour un profit mutuel et insister sur les critères objectifs.

La solidarité syndicale

La deuxième formation a été l’affaire de M. Séraphin KOUAME, Conseiller politique à la FES. Elle a porté sur la solidarité syndicale et la nécessité de se syndiquer pour réduire les abus des employeurs dans le monde du travail et favoriser un meilleur environnement pour les travailleurs. La précision que la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), n’est pas un syndicat mais une association a été faite.

La participation : Défis sécuritaires nationaux et transnationaux

La question de la sécurité : le cœur de notre troisième module de formation. Une question importante vu la montée du banditisme et les attaques terroristes en Côte d’Ivoire.

M. Karamoko DIAKITE, également Conseiller politique à la FES nous a entretenu sur le sujet. Nous avons parlé des rôles des acteurs du secteur dont nous faisons partie. Le citoyen est en effet un acteur de la sécurité car sa collaboration avec les forces de défense et de sécurité participe à favoriser un environnement plus sûr. Et, un environnement plus sûr passe aussi par la prise de conscience des défis écologiques. Notre dernier sujet de formation y était lié.

La durabilité : gestion de l’environnement et développement durable.

Nous avons eu le privilège de discuter avec Dr Etien N’DAH, Enseignant-Chercheur et environnementaliste. Avant son intervention, c’est notre ami Timothée PALE qui a fait un exposé. La Côte d’Ivoire qui perd son couvert forestier, qui continue d’utiliser le plastique malgré son interdiction… Beaucoup reste à faire pour que les règles pour nous assurer un environnement meilleur soient respectées. M. PALE a insisté sur le fait que la Côte d’Ivoire doit agir contre le réchauffement climatique. Il a invité l’assemblée à rejoindre la lutte.

Un échange dans le style d’un plateau télé a mis fin aux échanges. Les auditeurs ont pu, tour à tour, occuper une place à côté du Doyen N’DAH et lui poser des questions sur les défis environnementaux. L’après-midi écolo a connu son apogée par le nettoyage de la plage.

Une action citoyenne à décupler et à imiter !

Tenues enfilées pour l’occasion, gants mis, les soldats écolos de GenAV 2020 ont pris d’assaut la plage pour livrer bataille aux ordures qui la jonchaient !

Les auditeurs GenAV 2020 pendant le nettoyage, Lisi YAO

Même si vous ne voyez pas sur cette photo le résultat de l’action, il ne s’agit aucunement d’un « buzz écolo ». Il sera partagé par la FES que je vous invite à suivre sur les réseaux sociaux. Peut-être êtes vous intéressés par le prochain programme ? ?

Nous avons bel et bien assaini la plage et joué par la suite… Comme des enfants, des frères ! Nous avons fait la course, nous avons formé une ronde pour écouter des histoires… Des images qui ne nous quitteront pas de si tôt, de beaux souvenirs!

La cérémonie de clôture

Vendredi 16 octobre 2020. La journée de la cérémonie de clôture. Tout le monde était préparé pour l’occasion. Après les mots des officiels, les travaux de groupe ont été exposés pour la compétition. Les thèmes de celle-ci étaient entre autres liés aux élections et à la paix, à l’immigration clandestine, au féminisme, aux défis écologiques… Tout le monde en est sorti gagnant par les conseils prodigués et les leçons apprises !

Les conseils des officiels, l’évaluation du programme, la remise des certificats de participation et de présents ont mis fin au programme.

Nous avons été exhortés à prendre une part active dans la vie sociale et politique pour impacter positivement, en nous appuyant sur tout ce que nous avons appris. Un engagement que nous nous devons de respecter en étant responsables, en tant qu’alumnis du programme GenAV. Le monde a besoin de paix, de tolérance, de respect, de développement, de démocratie. Chacun de nous doit faire sa part à son niveau.

Le programme GenAV a été initié en 2005 par la FES qui a pour partenaires le Centre International pour le Développement du Droit (CIDD) et l’Université Alassane Ouattara (UAO). Il vise à inculquer des valeurs de tolérance et de démocratie aux jeunes qui jouent un rôle capital dans le paysage social.


Le Conseil national des droits de l’Homme prépare les femmes à la sphère politique ivoirienne

Le Conseil national des droits de l’Homme a entamé son programme de coaching des femmes pour les élections, mardi 6 octobre 2020, à son siège aux 2 Plateaux-Vallon. Il vise à favoriser une génération de femmes politiques engagées dans un environnement où elles sont sous-représentées.

28 femmes sur les 255 députés de l’État de Côte d’Ivoire. Trois candidatures de femmes sur les 44 pour la future élection présidentielle. Des données qui parlent. Les femmes restent sous-représentées dans les instances décisionnelles malgré le minimum de 30% de femmes exigé sur le nombre total de candidats pour les scrutins uninominaux ou de liste. C’est pour pallier cette situation que le CNDH a initié son programme de formation qui s’étendra sur plusieurs années.

Une formation pour changer la donne

250, c’est le nombre actuel de femmes concernées par le programme de coaching. Ces femmes pour certaines issues de partis politiques, vont recevoir des formations pour être aguerries à la chose politique. Un investissement du terrain s’impose en effet car, qui mieux que les femmes sait leurs besoins et peut lutter pour leur cause ? Or, pour influencer la vie sociale, il faut se positionner à des points clés. Pour faire des propositions de loi ou pour les voter, il faut intégrer le Parlement. Pour mettre en œuvre sa vision, il faut être une leader.

Les modules de la première session de formation

« Participation des femmes à la vie politique« , « Système électoral ivoirien« , « Organisation d’une campagne électoral« . Ce sont les intitulés des modules de la première session de formation intensive. Ceux-ci ont successivement été les sujets de communication de Mme DAO GABALA, Sénatrice au sénat de Côte d’Ivoire, de Dr NENE BI, Enseignant-chercheur en Droit public et de Mme KOUTOUAN Annick Pety, Présidente de l’Union nouvelle de Côte d’Ivoire.

Avec Mme la Sénatrice, il s’est agit de la nécessité de la participation des femmes à la vie politique. Une nécessité qui répond d’abord à l’effectivité de la démocratie. Ensuite, nous avons évoqué l’opportunité du changement et de son accélération avec plus de pouvoir entre les mains des femmes. Les femmes sont des gestionnaires et des leaders nées. Enfin, a-il été question d’identifier ce qui nous pousse personnellement à entrer en politique et les éventuels obstacles sur le chemin pour atteindre nos objectifs. Et, l’atteinte de ces derniers passe par la préparation et la connaissance de certains éléments inhérents au fonctionnement de la vie politique comme le système électoral.

Le système électoral ivoirien : un système à connaître pour les aspirantes aux responsabilités politiques

Dr NENE BI s’est attardé sur la question en invitant les participantes à se procurer Le Code Électoral Ivoirien. Il ressort en effet du constat général que les acteurs politiques méconnaissent le code. L’homme de droit a donc invité les (futures) candidates aux élections à s’imprégner des conditions requises pour se présenter à une élection. Celles-ci sont liées entre autres à l’âge, au paiement des impôts, aux différentes cautions… Le formateur a en outre mentionné les conditions pour jouir du droit de vote, aussi mal connues des partisans et parfois même des politiques eux-mêmes.

Comment organiser une campagne électorale ?

C’est une question qui intéresse. La formation hautement interactive a permis de revenir sur des points essentiels en terme de campagne électorale. Mme KOUTOUAN Annick a en effet insisté sur la maîtrise des trois phases que renferme une campagne électorale :

  • la phase de précampagne qui doit s’étendre sur 6 mois minimum,
  • la phase de campagne qui entre dans le délai officiel
  • la phase-bilan après le résultat des élections.

Le besoin d’agir identifié, l’équipe de travail formée, la stratégie élaborée, les premières actions sur l’espace géographique que l’on veut impacter doivent être matérialisées. Et, cela longtemps avant le début de la campagne officielle, élément important pourtant négligé par les politiques. Autre chose importante bâclée par les politiciens : le bilan et les remerciements, même après une défaite. Mme KOUTOUAN a partagé son expérience de candidate dans la commune d’Attécoubé avec ses « sœurs ».

Le premier groupe de femmes a achevé sa première séance de formation le mercredi 7 octobre.

Document de présentation des activités, Lisi YAO

Le deuxième groupe fermera la porte de sa première séance de formation demain. (Futures) membres de staffs ou candidates aux élections, il est temps de prendre notre place !


Je participe à l’éradication du discours de haine en Côte d’Ivoire

Comment prévenir le discours de haine en ligne ? Voilà la question au cœur de la rencontre des blogueuses et influenceuses de la toile ivoirienne. Nous avons discuté hier et aujourd’hui du rôle que nous pouvons jouer. C’est à Grand-Bassam, en présence de notre partenaire le PNUD que notre atelier de réflexion s’est tenu.

C’est naturellement une grande fierté pour la jeune femme que je suis d’être associée à des actions aussi importantes. Participer à favoriser un climat de paix est en effet si honorable ! L’élection présidentielle ivoirienne prévue pour le 31 octobre prochain, nous le savons, favorise un climat effervescent. Comment endiguer et bannir le discours de haine qui est susceptible de connaître un boom ? Internet avec ses réseaux sociaux constitue un nid de prolifération du discours de haine. Un discours à la base de nombreux dommages.

Le discours de haine

De quoi parle-t-on exactement ? La politologue, blogueuse et membre de La Ligue, Carelle Laetitia Goli, s’est chargée de l’approche définitionnelle. Je vous invite cependant à lire la définition du discours de haine du Conseil de l’Europe.

Capture de la communication en ligne du Conseil de l’Europe sur le discours de haine

Et que disent les Nations-Unies ? Permettons-nous un voyage anglophone.

Capture de la communication des Nations Unies sur le discours de haine

NB : Vous pourrez trouver la communication entière en fichier pdf via la recherche Google.

On l’aura compris, on parle de discours de haine dès qu’on émet une communication verbale ou non verbale péjorative, qui attaque, à l’endroit d’une personne ou d’un groupe de personnes, relativement à la race, la religion, l’orientation sexuelle, l’identité.

L’exemple ivoirien

Rassurez-vous, je ne vais pas pondre un discours de haine « à l’ivoirienne » pour me faire comprendre. On se comprendra. On se souvient encore des invitations de X à porter atteinte à Y. Un tel groupe incité à agir contre un autre. En Afrique, en Côte d’Ivoire, nous avons plus affaire au communautarisme comme l’a précisé Mme Goli.

Les causes de ces actes graves, provoquant des dégâts matériels et en vies humaines sont nombreuses. Nous les avons énumérées lors de nos exercices en atelier. Ce sont entre autres l’intolérance, le sentiment d’injustice, le désir de vengeance, le manque d’éducation. Les conséquences sont aussi énormes que variées. La prison pour les personnes à l’origine des discours de haine en fait partie.

De la nécessité de s’instruire

Qui n’a jamais entendu que « nul n’est censé ignorer la loi » ? Le représentant du Procureur de la République présent à l’atelier a évoqué les risques auxquels s’exposent les auteurs de discours haineux. Retenons surtout que toute personne à la base de discours de haine est considérée comme une cybercriminelle. Nous pouvons faire 10 à 20 ans de prison pour racisme et payer 5 à 10 millions d’amende pour la même cause. Je vous invite à consulter l’article de Jeunes.ci qui revient sur la loi n° 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité.

De la nécessité de communiquer pacifiquement

La communication non violente a été le sujet de la journaliste, activiste politique et Rédactrice en Chef de Lemediacitoyen.com, De Laure Nesmon. Comment obtenir de quelqu’un qu’il fasse ce que l’on désire au lieu de favoriser une réaction négative ? L’exemple de la poubelle que la voisine laisse à l’entrée de notre porte a été pris. On lui dira, à la voisine :

« Voisine, je me sens mal quand je vois la poubelle à l’entrée de la maison, peux-tu la déplacer s’il te plaît ? », plutôt que :

« Voisine, ôte ta poubelle de là, elle m’indispose ! » J’espère qu’on a compris ! Il s’agit de partager ses sentiments plutôt que d’ordonner quelque chose.

L’atelier de réflexion sur le rôle des blogueuses et influenceuses dans la prévention du discours de haine en ligne a vu la participation de l’Unicef avec l’exemple des Jeunes Blogueurs. Il s’inscrit dans le projet PNUD, UNESCO et UNICEF intitulé :

« Les jeunes comme moteurs de prévention des discours de haine et des conflits sociopolitiques et communautaires » .

L’atelier dont le projet a été présenté par M. Arsène Assandé, Programme Manager, a vu la présence de Mme le Sous-Préfet de Grand-Bassam ainsi que celle de la Représentante Résidente du PNUD à son ouverture.

Mme le Sous-Préfet de Bassam et Mme la Représentante Résidente du PNUD, service images

Les blogueuses et influenceuses sont sorties de l’atelier avec la proposition d’un projet concret pour la lutte contre les discours de haine en ligne.

Vue d’ensemble salle de l’atelier, service images
Photo de famille, participantes et officiels, service images


Élection présidentielle en Côte d’Ivoire : les candidatures de Laurent Gbagbo et d’autres leaders invalidées par le Conseil Constitutionnel

Le lundi 14 septembre 2020, le Conseil Constitutionnel annonçait les candidatures valides pour la future élection présidentielle. Le Président sortant Alassane Ouattara, le Président du FPI, M. Affi N’guessan, celui du PDCI, M. Henri Konan Bédié et le candidat indépendant Kouadio Konan Bertin sont en lice. Les candidatures de Soro Kibgafori Guillaume, ex-Président de l’Assemblée Nationale, celle de Laurent Gbagbo, ancien Président de la République et d’autres leaders ont été jugées irrecevables.

La future élection présidentielle fait couler encre et salive. Sur les 44 dossiers de candidature déposés à la Commission Électorale Indépendante (CEI), seulement 4 ont été validés. Nombreux sont ceux qui commentent les résultats de l’examen des candidatures. Parmi eux, les partisans des noms bien connus comme Laurent Gbagbo, Soro Guillaume, Mamadou Koulibaly… restent déçus de la non-validation des dossiers de leurs leaders. Selon eux, le Conseil Constitutionnel a pris des décisions arbitraires. Et les candidats qui affirment remplir les conditions pour prétendre à la magistrature suprême ne disent pas le contraire.

Je conteste vigoureusement la décision injuste et infondée prise ce lundi 14 septembre 2020 par le Conseil Constitutionnel. Je considère que c’est une décision inique, politiquement motivée, juridiquement boiteuse et qui s’inscrit dans une logique d’anéantissement de la démocratie et l’Etat de droit.

Compte Facebook Soro Guillaume Kigbafori

C’est le premier paragraphe d’une communication sur le compte Facebook du nom de l’ancien Président de l’Assemblée Nationale. Soro Guillaume Kigbafori a en effet partagé sa lecture des décisions du Conseil Constitutionnel après l’annonce des candidatures validées. Comme la sienne, plusieurs autres communications ont accusé le Conseil Constitutionnel d’être aux ordres du Président Alassane Ouattara.

Réactions politiques

Le Président du PDCI dans la course à la présidentielle a qualifié la candidature du Président Alassane Ouattara d’anticonstitutionnelle. M. Henri Konan Bédié a par la suite dénoncé « l’exclusion arbitraire et antidémocratique de leaders politiques majeurs« . Il s’agit de l’ancien Président Laurent Gbagbo, de l’ex-chef rebel Soro Guillaume, du Président Mabri Toikeusse, du professeur Mamadou Koulibaly et de l’ex-patron de la diplomatie M. Amon Tanoh-Marcel.

Le Président de l’Assemblée Nationale de 2001 à 2012 a qualifié de discriminatoire la décision du Conseil Constitutionnel.

Le Président de l’Union pour la Démocratie et pour la Paix en Côte d’Ivoire (UDPCI) a avancé que les institutions ont définitivement brisé le petit lien de confiance avec les ivoiriens. Aussi a-t-il invité à poursuivre le combat pour la démocratie, pour les libertés, pour la justice, sur la page Facebook portant son nom.

La candidature du Ministre des affaires étrangères n’a pas été validée, lui qui se présentait comme le « trait d’union » qui rassemble les Ivoiriens. Cela nonobstant sa régularité comme il l’indique. M. Tanoh parle d’une décision qui « confirme le peu de crédibilité du Conseil Constitutionnel et de la Commission Électorale Indépendante« .

Le Président de Générations et Peuples Solidaires, M. Soro Guillaume a annoncé lors d’une conférence de presse à Paris hier qu’il n’y aura pas d’élection le 31 octobre. Quant à Henri Konan Bédié, il s’est félicité de l' »unité d’action » proposée par le GPS et soutenue par le FPI contre le 3e mandat « inconstitutionnel et interdit » d’Alassane Ouattara. En outre a-t-il mentionné que le PDCI-RDA s’associe à la démarche.

La sortie de l’ex-Président Laurent Gbagbo reste très attendue.


La fondation Konrad Adenauer a offert une formation sur la crédibilité du journalisme

La fondation Konrad Adenauer a offert une formation sur le thème de la crédibilité du journalisme. Apprenants et professionnels du domaine ont été formés du lundi 31 août au vendredi 4 septembre 2020. L’hôtel Capitol sis à la Riviera Golf a abrité l’intense atelier de formation.

La crédibilité du journalisme a été le sujet de la formation offerte par la Konrad Adenauer Stiftung (KAS). Une crédibilité mise à rude épreuve à cause de la désinformation, des passions, des pressions sociopolitiques et économiques. Les formateurs Tatiana Mossot, Stéphanie Aglietti, Gerard Guedegbe et Souleymane Oulaï ont insisté sur la nécessité de la restaurer. Une restauration qui passe par le rappel des fondamentaux du métier de journaliste.

Présentation des experts de la formation – KAS
Les fondamentaux du métier

M. Guedegbe a, dès l’entame de l’atelier, rappelé aux participants de la formation le rôle du journaliste dans la société. Investi par les populations pour les informer, ce dernier a aussi pour mission de porter leurs voix. Et, pour être crédible, le journaliste ne doit pas oublier que son premier devoir est une discipline de vérification. Il ne doit pas inspirer le doute ou favoriser la désinformation.

C’est la raison de la tenue de l’intense atelier de formation. Un atelier meublé de 14 thèmes au total. Comment redorer l’image du métier, demeurer crédible, professionnel ?

Le manque d’équilibre dans l’information, la politisation des faits et la corruption sont quelques-unes des gangrènes qui décrédibilisent le journaliste. Et, les conséquences des manquements des journalistes se font sentir. Les populations accordent de moins en moins d’intérêt à la presse. Pour preuve, la vingtaine de quotidiens ivoiriens vend à peine 30.000 exemplaires par jour, comme indiqué par M. Samba KONE, le Président de l’Autorité Nationale de la Presse.

Comment rester professionnel ?

L’une des clés pour pratiquer le métier de journaliste de façon efficiente a été évoquée par les formateurs. Il s’agit de l’indépendance. Une indépendance qui passe par la pratique de l’excellence. Mme Mossot comme les autres formateurs a, à propos, fait remarquer qu’un jouraliste bien formé a tout pour se démarquer.

Le lien entre la précarité financière et la tendance à s’adonner à des pratiques dégradantes n’a pas été occulté. Les modules « Choix de sujet chez le journaliste indépendant et pertinence », « Savoir se vendre à l’international » ou encore « Modèles économiques comme base de l’indépendance des médias », respectivement enseignés par Mme Aglietti, Mme Mossot et M. Guedegbe ont longuement traité la question.

L’Internet qui vient apporter un nouveau souffle au journalisme a en outre été présenté comme une aubaine pour les journalistes.

l’Internet, une opportunité pour le journaliste

Si l’Internet rime parfois avec fake news, l’outil demeure une aubaine pour les journalistes comme l’ont signifié les formateurs. Il aide pour l’indispensable recoupage de l’information. Encore sert-il à la vérification des faits par diverses méthodes.

L’Internet permet la pratique du journalisme à l’ère du 3.0, cette époque qui favorise le Mobile Journalist (MoJo). Le Directeur de Studio Mozaïk, M. Souleymane Oulaï, a développé le sujet du MoJo. Aujourd’hui, grâce à son smartphone, il est possible d’écrire un papier, faire un reportage audiovisuel. Toutes les cartes sont donc entre les mains des journalistes pour être une référence, gagner dignement leur pain et rester crédibles.


Mon séjour particulier à Krindjabo

Auditrice Genav 2020, j’ai pris part au séminaire commun organisé par la FES dans la région du Sud-Comoé. Krindjabo a été la terre d’accueil de mon particulier séjour, du 26 au 29 août 2020.

Mon séjour dans le Sud-Comoé, je l’ai expérimenté avec mes amis auditeurs Genav de Bouaké et d’Abidjan. Krindjabo a été notre village d’accueil.

Depuis fin février 2020, je participe aux modules de formation de la FES, la fondation politique allemande la plus ancienne. J’ai donc effectué, conformément au programme annuel, un séjour à Krindjabo puis une visite à Aboisso. Séjour organisé pour les bénéficiaires de la formation de Bouaké et d’Abidjan. L’idée était de nous découvrir, de participer ensemble à des modules. J’avais été très heureuse de recevoir lettre et mail d’invitation de la fondation pour le séminaire. Moi qui suis amoureuse de voyages et de découvertes mais qui ne trouve pas toujours des occasions pour satisfaire mes sens.

Sentiments de culpabilité

Un programme alléchant nous attendait. Le rendez-vous, fixé au siège de la fondation à Attoban pour le départ. Nous, auditeurs d’Abidjan, devions attendre l’arrivée de nos amis de Bouaké pour converger ensemble vers krindjabo. Si j’avais hâte de profiter du séjour, le départ de la maison avait par ailleurs été la phase la plus pénible du processus. La veille, je ressentais déjà un sentiment étrange : un mal-être. J’étais mal dans ma peau, mal à l’aise. Je devais me séparer de mon fils pendant plusieurs jours. Jamais cela n’était arrivé. Jamais nous n’avions été séparés trois jours d’affilés. Je fuyais son regard car j’avais l’impression qu’il me reprochait quelque chose. L’impression de l’abandonner me déchirait le cœur. J’avais envie de pleurer…

Organisation du voyage

L’après-midi du mardi 25 août, je partais pour des courses dans la commune de Bingerville. Le temps qu’elles avaient duré m’enleva une épine du pied sinon un poids de l’esprit. J’avais en effet été dans la deuxième capitale ivoirienne jusqu’à 8 heures du soir. Cela m’a évité d’être tout le temps avec le petit, ce qui aurait compliqué les choses. J’étais épuisée et préoccupée par le voyage. J’avais tant à penser…

Avec le coordonnateur Geoplanet Afrique de l’Ouest, nous avions décidé de partir au siège ensemble. Thimothée Palé, un homme engagé pour la préservation de l’environnement que j’appelle affectueusement « Le Père ». Il devait passer me chercher avec son taxi, mercredi, à 11 heures le matin. Entre temps, l’heure de la rencontre avait été avancée pour le rassemblement à la fondation. Je comprenais que c’était pour éviter de faire attendre ceux qui venaient de Bouaké. Nous devions être prêts.

J’avais dû patienter un long moment à la maison avant de démarrer, enfin, pour Attoban. Pourtant, j’étais prête bien avant midi, à l’avance ! Chose qui n’arrive pas tous les jours. Le moment de l’attente fut cependant très long pour les raisons liées à mon fils. Il me demanda, quand il vit mon bagage et que je me chaussais :
« Maman, tu t’en vas où ? », avec sa petite voix d’innocent. Je voulais même m’en aller pour juguler l’hémorragie de peine, ne plus attendre Le Père Palé…

Le départ

Après un assez difficile moment d’attente, M. Palé arriva et je quittais enfin la maison. Nous rejoignions les autres amis à la FES. A la fondation, il nous a fallu encore être patients avant de voir le car arriver. Le fait de le voir permis par ailleurs d’éteindre les flammes de l’impatience qui commençaient à être très vives. Nous voyions un grand car venir dans notre direction. Un engin climatisé… La base non ? Rires. Le voyage s’annonçait aussi frais que chaleureux. Nous embarquions pour notre destination.

Arrivée à Krindjabo

Arrivée des auditeurs Genav à l’auberge Akwaba – Lisi YAO

Nous sommes arrivés à Krindjabo vers 17 heures. Dans le village au Royaume d’où est originaire Michael Jackson. Le car se gara dans la grande cour de l’auberge Akwaba. Après les formalités d’usage, les partenaires de chambres se dirigèrent vers leurs gites pour s’installer. Nous devions nous retrouver pour le dîner de bienvenue quelque temps après. Le cadre était beau, la nourriture bonne. J’en ai d’ailleurs abusé le soir de notre arrivée et subi les conséquences afférentes. Les chambres étaient, elles, de qualité moyenne, et là, je suis bien gentille. Le service, qu’en dire ? Enfin, le dicton dit qu’on n’est bien mieux que chez soi, aussi, qu’on n’est mieux servi que par soi-même. Enfin…

De la nécessité du vivre ensemble

Cohabiter, partager, se tolérer, laisser l’autre s’exprimer, travailler en équipe… Ce sont là des choses qui devraient être loisibles mais dans le fond, elles ne sont pas toujours faciles. C’est bien pour cela qu’il existe des frictions au sein des familles, des communautés, des entreprises, des nations… Et, Genav est aussi une école pour apprendre le vivre ensemble. Pendant quatre jours, nous avons fait une expérience du vivre ensemble malgré nos différences. C’est cet esprit qu’il nous appartient de partager autour de nous pour qu’en dépit de nos divergences notamment au niveau politique, nous privilégions l’intérêt suprême de la nation, la paix, la vie, le développement.

Une formation de qualité

Ce sont des sachants de divers domaines qui sont venus partager leur connaissance avec nous. Echanges, discussions… C’était très interactif.

Mme Sophie OYOUROU nous a appris les techniques pratiques d’argumentation et de communication. Les auditeurs Genav sont à même de tenir un discours impactant afin de faire adhérer à la cause qu’ils défendent.

Le rôle des réseaux sociaux dans la construction de la démocratie a été l’affaire de M. Ruben Boni. Le conseiller politique jeunesse et médias sociaux toujours à la tâche a insisté sur la nécessité de détecter les fausses nouvelles. Il appartient effectivement à chacun de nous de vérifier avant de partager afin de limiter les dégâts de la désinformation. J’y reviendrai dans un autre billet.

Formation – Le rôle des réseaux sociaux dans la construction de la démocratie – 28 août 2020 à Krindjabo – Lisi YAO

Saviez-vous ce qu’est l’économie sociale? Cette économie qui garantit la justice ? Nous en avons aussi parlé en long et en large. Il s’agit de ce modèle qui valorise le travailleur et le fait participer aux prises de décision. C’est encore celui qui s’intéresse à la santé de l’environnement…

Notre séminaire résidentiel a pris fin après la visite à M. Augustin Millan. M. Millan est un jeune éleveur qui inspire… Un exemple de travail et de réussite. Il nous a entretenu sur l’autonomisation et la question de l’emploi. L’entrepreneuriat était au cœur de la visite terrain. Un billet entier illustrerait bien le moment exceptionnel passé avec l’entrepreneur. Notez bien, c’est M. Millan et non M. Mellan comme dit dans la vidéo ci-dessous. Le pisciculteur de renom nous l’a confirmé.

A la découverte d’Augustin Millan, un Ivoirien passionné par l’élevage de poissons – chaîne YouTube RTI Officiel – 2018

Je n’ai pas parlé de notre soirée culturelle… Hum… A bientôt ! ?

Selfie lors de la soirée culturelle du jeudi 27 août 2020 – Lisi YAO