Lisi Yao

« On se chamaille pour un siège » : la pièce de théâtre qui interroge la démocratie en Afrique

Dans les arcanes du monde théâtral ivoirien résonne encore le titre évocateur : « On se chamaille pour un siège », une pièce de théâtre comique qui a marqué les esprits depuis sa création dans les années 80. Sous la plume du Professeur Hyacinthe KAKOU, éminent dramaturge ivoirien, cette satire sociale et politique se révèle être bien plus qu’un simple divertissement, car elle aborde des thèmes sociaux et politiques tout en posant un regard critique sur la démocratie, spécifiquement en Afrique.

S’articulant autour du contexte électoral, avec ses tensions, ses crises et ses affrontements, l’œuvre satirique « On se chamaille pour un siège » résonne profondément avec le public ivoirien, qui l’a accueillie avec un mélange de rire et de gravité. Dès ses premières représentations, elle a suscité des ovations enthousiastes de la part du public et a été chaleureusement saluée par la critique locale. Son importance culturelle et littéraire a été consacrée par le prestigieux Prix de la meilleure pièce inédite au premier Festival National du Théâtre scolaire et universitaire, organisé en collaboration avec le Lycée Moderne de Man.

En plongeant dans cette pièce intemporelle, je me suis laissée captiver par la pertinence continue de ses thématiques, qui résonnent toujours dans l’actualité. Ainsi, dans ce billet, je partage avec vous mes impressions après lecture, en espérant contribuer modestement à l’enrichissement de la discussion déjà passionnée qui entoure cette œuvre majeure de la littérature ivoirienne.

© Blk Librairie

Un livre attirant, comme un aimant…

Lorsque je me suis rendue à l’Institut français d’Abidjan, à l’occasion de la finale du Grand concours de lecture Planète J’aime lire à voix haute, cette année 2023, j’étais loin d’imaginer que je rentrerai à la maison avec le livre de la pièce On se chamaille pour un siège.

J’avais fait un petit tour des stands en commençant par celui de la Librairie de France. Je ne voulais surtout pas dépenser plus que ce que j’avais prévu, mais face aux livres… C’était difficile et il fallait surtout faire des choix. Je prenais tel ou tel titre puis j’en reposais pour en prendre un autre… Et, alors que j’étais sur le point de mettre fin à ma visite, je vis le fameux On se chamaille pour un siège. Un titre qui me disait quelque chose, sinon grand-chose, que je n’avais pourtant pas encore lu ! Je n’avais en tout cas pas le souvenir de l’avoir lu, ce titre qui me semblait pourtant familier. Son prix ? 1950 FCFA. Même pas 2000 F ! C’était une raison de plus de ne surtout pas manquer l’occasion de l’avoir ! Aujourd’hui c’est une fierté pour moi de tenir entre mes mains ce classique de la littérature ivoirienne et d’en parler, même si les connaisseurs et autres professionnels du secteur culturel et littéraire ont certainement déjà dit et écrit ce qu’il y avait à dire et à écrire sur l’œuvre de l’écrivain Hyacinthe KAKOU, l’un des plus importants dramaturges ivoiriens de ces dernières années.

Une pépite pourtant éditée 25 ans plus tard

Et oui ! 1982-2007. Ecrite en 1982, avec l’aide des élèves du professeur Hyacinthe KAKOU alors en 4ème au Lycée Moderne de Man, il a fallu attendre vingt-cinq ans (2007) pour voir On se chamaille pour un siège  être éditée par Vallesse, une jeune maison d’éditions ivoirienne. Pourquoi avoir attendu tout ce temps ? Pourquoi le manuscrit est-il resté aussi longtemps dans les tiroirs de l’auteur ? Pour ceux qui veulent en savoir plus, j’ai juste envie d’écrire : référez-vous à la préface, et aux pages 7 et 8 ! Mais, je vais quand même partager quelques éléments qui pourraient nous faire comprendre…

Dans l’Avant-propos signé par l’Éditeur, on apprend que Hyacinthe KAKOU n’avait pas remis son manuscrit à toutes les maisons d’édition qui l’avaient sollicité, et on se demande si cela n’avait pas un lien avec « une regrettable affaire de cachet entre les comédiens et les responsables du ministère chargé de la culture, qui avait alors produit le spectacle ». Le spectacle : une création dirigée par le grand Bitty Moro, basée sur la comédie On se chamaille pour un siège, en 1985. Le spectacle avait suscité « une forte bousculade au Théâtre de la Cité ». Le Théâtre de la Cité, situé à Cocody, au sein de la Cité universitaire appelée Cité rouge, était le haut lieu du théâtre en Côte d’Ivoire dans les années 70 et 80 (p.7-8).

L’Éditeur nous dit également que Hyacinthe KAKOU trouve nécessaire de publier toutes les pièces de théâtre inédites marquantes du Festival National du Théâtre Scolaire, conformément aux recommandations de son règlement.

On se chamaille pour un siège jouée par la troupe N’zrama

Des mots qui ont fait fondre mon cœur

« A une grande amie, Albertine Tiémoko, alors élève en classe de 2e A, au Lycée Moderne de Man, sans laquelle je n’aurais sans doute pas édité ce manuscrit (…) A tous mes élèves de 4ème du Lycée Moderne de Man, année scolaire 1980-1981, qui m’ont aidé à écrire cette pièce (…) »

Je n’ai pu m’empêcher de penser à la grande amie, aux élèves, à cette classe de 4e… Et mon cœur fut séduit par ces belles dédicaces, page 5, qui ont fait voyager mon esprit en le renvoyant à une certaine époque. Une époque lointaine, où mon père n’avait pas encore rencontré ma mère ! L’exemplaire de mon livre est d’ailleurs marqué par plein de petits cœurs que j’y ai dessinés !

On se chamaille pour un siège : une comédie pleine de fous rires !

Si vous faites partie des chanceux qui ont déjà lu cette comédie vous le savez : on rit de bout en bout ! Cette pièce est une satire pleine de fous rires qui ne manque pourtant pas de sérieux et de leçons sur la politique, la course au pouvoir, la démocratie…. Le mélange de rire et de gravité est la grande réussite de cette pièce. J’étais  moi-même sans arrêt prise de fous rires en lisant, je ne sais plus si une seule page n’a pas une de mes marques : un smiley qui traduit le rire, un « haha »!

Jerry la souris, Giphy

Plantons le décor de cette hilarante satire

Dans un petit village de l’ouest de la Côte d’Ivoire, la vie d’ordinaire paisible est désormais secouée par un événement politique d’importance : l’élection à la députation. Trois habitants du village convoitent le prestigieux siège de député de la circonscription. Leur ambition est démesurée et rien ne semble pouvoir les arrêter dans leur course au pouvoir.
Ils sont trois, trois personnages désopilants : Djinan, ancien combattant, qui pense plus à ses droits qu’à ses devoirs. Boka, le député sortant qui est prêt à tout pour se maintenir à son poste. Et Tinanoh, jeune femme frondeuse et ambitieuse, qui ose s’affronter à deux hommes, dont l’un n’est autre que son père ! On assiste à quelques passages qui traduisent le machisme et la violence de certains hommes avides de pouvoir et de domination, une réalité très bien dépeinte qui est toujours d’actualité aujourd’hui….

Un de mes coups de cœur avec On se chamaille pour un siège, ce sont les nombreux proverbes africains employés, des proverbes très bien maniés, comme je les aime !

Le coq transpire aussi ; seules, ses plumes nous empêchent de nous en rendre compte

On se chamaille pour un siège, page 54

Avec la flèche de la bouche, on tue toujours le gibier

On se chamaille pour un siège, page 109

Le très comique Djinan

Djinan est mon personnage préféré. Il est heureux, euphorique, parce que son « poste transistor flambant neuf »  arrivé « tout droit du pays des Blancs » (p.14) a annoncé une nouvelle qui l’enchante : La loi lui permet à lui aussi de se présenter aux élections législatives ! Djinan, qui rêve déjà de son statut de député, va l’annoncer fièrement à sa femme. Sa femme, Titi, présentement affairée dans sa cuisine et qui surveille la cuisson de sa bouillie de mil.

Djinan lui annonce qu’ils vont quitter leur « vieille et laide cabane » pour « un grand et magnifique palais avec des jardins aux arbres importés, éclairés de jour et de nuit ! »  (p.15). D’ailleurs Titi peut bien laisser la bouillie de mil brûler car « le mil aux mange-mil » ! Désormais – ou plutôt après son élection – ils ne mangeront plus que de la salade, des petits pois et de la pomme de terre sautée à l’étouffée… »  (p.17). S’il est élu, Djinan prévoit même de changer son nom pour un nom moins barbare et vulgaire!

Ahouba, le pêcheur d’âmes

Voilà un autre personnage dont la description fait plus que rire !

Dans le village, on cherche quelqu’un pour la lecture de la lettre des autorités. C’est alors qu’on a pensé au catéchiste Ahouba. Les villageois le décrivent comme un soulard qui dit ne pas boire le vin mais le sang du Christ (p.35). L’on dit de lui que s’il venait à tomber malade, placer à son chevet une bouteille de vin rouge suffirait à lui faire recouvrer la santé. Et si cela ne marchait pas, ce serait la preuve qu’il n’y a plus rien à faire pour celui qui aurait été « baptisé à coups de vin », tant ses habitudes sont étonnantes (p. 34).

Le pouvoir de l’argent

Doua est le plus intelligent des élèves du village et même des villages alentours. Selon Djinan il n’est passé au CE2 que par ancienneté… Que dire de l’attitude des villageois suite la lecture trompeuse du jeune Doua ? Le jeune élève, qui au lieu de lire « urgent » a lu « argent » et a ainsi fait tomber tout le monde en transe à l’idée de savoir combien il y a dans la fameuse enveloppe ! L’auteur s’amuse aussi avec les descriptions des hommes et femmes dits importants : « Morceau de pagne noué à la gorge », pour parler de cravate (p.51).

Ce qui a intrigué la petite lectrice que je suis

C’est assurément le niveau de langue des villageois. Ce dernier, pour s’exprimer tout au long de la pièce, est presque parfait. Pourtant, les mêmes villageois n’arrivaient pas à lire la lettre des autorités qui leur était adressée. Mais bon, on comprend l’intention de l’auteur : il fallait bien écrire en français et jouer la pièce dans l’intention de se faire comprendre des spectateurs !

Et pour finir…

Quelle belle fin ! Un « happy end » comme dans les films ? En tous cas, une fin comme il n’y en a que très rarement dans le monde politique africain. Après l’affrontement, place à l’apaisement. Les deux candidats perdants acceptent tout simplement leur défaite. Hyacinthe KAKOU offre une leçon de démocratie. Une leçon à tous les responsables politiques, qui fait aussi réfléchir les électeurs que nous sommes ! La satire se transforme en rêve de période post électorale, sereine et apaisée… On voit les différents candidats à la députation qui se serrent la main et s’embrassent. Ils font même la fête pour faire honneur aux résultats des votes !
Un résultat des votes qui est à noter et m’a agréablement surprise ! L’issue que l’auteur donne à la pièce est étonnante. Elle l’est quand on sait que cette comédie fut écrite en 1982. L’issue peut être qualifiée de moderne et même de visionnaire ! A vous de la découvrir en lisant la pièce !

Je suis aujourd’hui si heureuse et fière d’avoir mon exemplaire de On se chamaille pour un siège ! Quand je pense à toutes mes hésitations face aux nombreux livres sur le stand de la Librairie de France… Et aux choix si difficiles qu’il a fallu faire pour savoir quels livres garder ! Quel bonheur d’avoir lu cette comédie ! Une comédie qui dépeint les réalités sociopolitiques d’un pays africain (mais qui pourrait aussi concerner bien d’autres latitudes), avec tant de justesse et d’humour. Et qui décrit si drôlement les ambitions pour lesquelles certains sont prêts à tout : mensonges et guerres fratricides. Ces ambitions pour lesquelles on est prêt à renier même son sang !

A bientôt ! ☺

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Projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents » : des journalistes instruits en Côte d’Ivoire

Le projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents » est entré dans une phase importante de sa mise en œuvre en Côte d’Ivoire.

Une quinzaine de journalistes a en effet été réunie à la Maison de la Presse d’Abidjan dans le cadre du projet.

La présentation des résultats d’une étude sur la Santé sexuelle et reproductive ainsi qu’un atelier de formation sur la question du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents étaient les articulations majeures de la rencontre du 16 juin 2022.

Santé sexuelle et reproductive : quelques données en Afrique

62 % de tous les décès maternels dans le monde sont survenus en Afrique sur la période 2000-2017. Les données de l’OMS révèlent des taux de mortalité maternelle exceptionnellement élevés en Afrique de l’Ouest. En 2017, le taux de mortalité maternelle s’élevait à 1120 décès pour 100 000 naissances en Sierra Leone.

Les chiffres au Ghana, au Niger, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire

Au Ghana, on dénombre 308 décès pour 100 000 naissances. Le taux de mortalité maternelle au Niger est quant à lui de 509 décès pour 100 000 naissances. Le Burkina Faso compte 320 décès pour 100 000 naissances quand la Côte d’Ivoire en compte 617.

Cette tendance de la mortalité maternelle convoque une grande problématique sanitaire. Il s’agit de la question de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile. Cette dernière est aussi liée à l’état de santé des systèmes sanitaires en Afrique.

L’on note plusieurs efforts pour améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents sur le continent. Cependant, beaucoup reste encore à faire. C’est justement pour apporter leur concours afin d’atteindre un réel développement durable que des organisations ont mis en place le projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents ».

Un projet pour un mieux-être des populations vulnérables

Le projet “Catalysing Leadership to improve Women, Newborn, Child and Adolescent Wellbeing” (WNCAW) – « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents », a été mis en place par plusieurs organisations. Il s’agit de COMCAHPSS – Consortium for Mothers, Children, Adolescents and Health Policy and Systems Strengthening ; ARHR – Alliance for Reproductive Health Rights, WOMEC – Women, Media and Change et WAHO – West Africa Health Organisation.

Le Consortium pour les mères, les enfants, les adolescents et le renforcement des politiques et des systèmes de santé ; l’Alliance pour les droits en matière de santé reproductive, l’organisation Femmes, medias et changements et l’Organisation ouest-africaine de la santé conjuguent leurs efforts pour atteindre un but commun. Ce but, c’est le bien-être des femmes, des nouveau-nés et des adolescents, vulnérables. Le projet s’étend sur une période de 3 ans. Il a déjà été mis en œuvre au Ghana, en Sierra Leone et au Sénégal.

Comment donner la bonne information aux populations ? Comment mieux dénoncer les mauvaises pratiques dans les centres de santé en Afrique pour imposer le changement ? C’est à cette problématique qu’a voulu répondre le Dr Charity BINKA. Dr Charity BINKA de l’organisation « Women, Media and Change » a, pour ce faire, préparé le programme de formation à l’endroit des journalistes.

M. Obadiah, traducteur (gauche) Dr Charity BINKA et M. Isaac NYAMPONG, représentant de Alliance for Reproductive Health Rights

Le programme de formation des journalistes sur la santé sexuelle et reproductive

Le premier objectif de la formation est de permettre aux journalistes de communiquer efficacement. Ceci grâce aux données issues de recherches. Il faut en effet s’appuyer sur des données afin de mieux responsabiliser les décideurs et les citoyens. Décideurs et citoyens doivent être responsabilisés face aux résultats en matière de santé des citoyens.

En outre, la formation a pour but de mettre les journalistes face aux problèmes de santé publique. Ces problèmes qui affectent la santé et le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents. Notons enfin que le programme de formation se veut un outil de renforcement des capacités des journalistes. Les hommes de médias pourront ainsi mieux rendre compte des lacunes du système de santé et des problèmes de santé.

La formatrice a exhorté les journalistes à retenir trois éléments essentiels. Ceux-ci interviennent lorsqu’ils abordent la question de la santé des femmes, des nouveau-nés et des adolescents. Une question par ailleurs liée aux droits de l’Homme.

L’accessibilité des soins, le coût de ces derniers et la qualité des prestations sont ces éléments essentiels.

« Nous n’avons pas d’excuses pour les femmes qui meurent en donnant naissance, à cause du manque d’équipements, de la négligence », a clamé la formatrice. Un avis partagé par l’assistance qui a mesuré l’ampleur de la situation.

L’étude dans les districts sanitaires Cocody-Bingerville et Adjamé-Plateau-Attécoubé

« Depuis 2016, le constat est que les femmes n’ont pas suffisamment accès aux équipements basiques dans les centres de santé ». Cette remarque de M. Isaac NYAMPONG, de l’Alliance pour les droits en matière de santé reproductive, fait partie des raisons d’être de l’étude menée par L’Association Ivoirienne de la Santé Publique (AISP).

M. Isaac NYAMPONG (gauche) et Dr docteur Auguste Didier Blibolo, Président de l’AISP, Lisi YAO

Les résultats de l’étude « Tableaux de bord des services de santé sexuelle et reproductive dans deux districts : Cocody-Bingerville et Adjamé-Plateau-Attécoubé en Côte d’Ivoire » ont révélé qu’il y a un manque de matériels de santé et la non existence de la gratuité de certains soins tel qu’annoncé par l’Etat de Côte d’Ivoire.

Les résultats sont basés sur le score obtenu à la fin des échanges. Ils proviennent de la moyenne des notes attribuées par les personnes consultées.

L’étude a été menée sur une population de femmes. Leurs âges sont compris entre 15 – 19 ans et 35 – 49 ans. Les femmes interrogées fréquentent les centres de santé sujets de l’étude.

L’étude a aussi concerné le personnel de santé qui devait lui aussi se prononcer. Ils devaient (les clientes et le personnel) attribuer des notes de 0 à 5 aux centres. Des notes pour apprécier la qualité, le niveau de fréquentation et les coûts des prestations dans les centres de santé.

De nombreux problèmes communs

De nombreux problèmes au niveau de la santé des femmes et des filles ont été constatés au terme de l’étude du cabinet AISP de docteur Auguste Didier Blibolo, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody.

Pour tous les centres, les résultats de l’étude font cas de ruptures de stocks. Ces ruptures sont cependant rapidement gérées. Seulement, celles au niveau du CSU d’Anono sont très fréquentes. Autre problème : celui de l’absence de panneaux d’indication pour la majorité des centres. Au niveau de la qualité, on note le manque de courtoisie des prestataires, en plus de leur insuffisance pour une population de plus en plus nombreuse.

Les réalités qui concourent à mettre en péril la santé des femmes, des adolescents et des nouveau-nés, outre la fébrilité des systèmes de santé, sont abondantes. Parmi elles, la difficulté d’aborder le sujet de la sexualité et certaines barrières culturelles.

Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada est le financeur du projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents ».


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La Convention de la Société Civile Ivoirienne identifie 5 axes pour son plaidoyer dans la lutte contre les changements climatiques

La Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) a identifié 5 axes pour son plaidoyer dans la lutte contre les changements climatiques en Côte d’Ivoire. Ceux-ci découlent des principaux problèmes sur le chemin de la lutte contre les changements climatiques.

L’insuffisance de décisions, lois et déclarations

La CSCI regrette entre autres l’absence de décret d’application de la loi de 2017 sur le littoral.

La loi N°378 du 02 juin 2017 est relative à l’aménagement, à la protection ainsi qu’à la gestion intégrée du littoral ivoirien. Elle vise la préservation des zones côtières en Côte d’Ivoire. Force est cependant de constater que malgré son adoption, les choses n’évoluent pas considérablement dans le sens souhaité.

La prise en compte insuffisante de populations impactées par les effets du changement climatique  

La CSCI déplore une prise en compte insuffisante du genre, de l’inclusion des personnes handicapées et des communautés impactées de manière générale dans les projets de lutte contre le changement climatique. Elle invite donc les autorités ivoiriennes à compter les femmes, les jeunes ainsi que les personnes en situation de handicap dans les politiques et programmes de lutte contre le changement climatique.

Labsence de plan climat

Les résultats des études de la CSCI présentent une carence de plan climat au niveau des régions et districts en Côte d’Ivoire. Si le champ d’action du projet Benkadi est considérable, la Côte d’Ivoire a en outre besoin d’un plan climat adapté aux régions et districts sur l’étendue du territoire national.

Le faible respect des engagements pris dans la lutte contre le changement climatique

« De 16 millions d’hectares en 1960 nous sommes aujourd’hui à 2 millions, en 2022. Face à cette réalité, l’Etat a pris des engagements pour préserver la forêt, notamment les aires protégées. Ce sont les parcs nationaux qui ont plus de couverture forestière. Ils constituent 65 % du couvert forestier. Malheureusement, les aires protégées qui nous préservent des gaz à effet de serre subissent des agressions avec l’orpaillage et l’agriculture extensive », explique madame De Laure Nesmon Pie, experte communication et plaidoyer pour le projet Benkadi. Le tableau montre que les voyants sont toujours au rouge. La Côte d’Ivoire doit prendre la pleine mesure de ses devoirs dans la lutte contre le changement climatique. Ainsi pourra-t-elle éviter la catastrophe qui pointe à l’horizon.

L’occupation et l’exploitation illégale des parcs nationaux

C’est l’un des problèmes en Côte d’Ivoire. La CSCI entend bien faire sa part pour contribuer à sa résolution. Pour y arriver, elle va sensibiliser les populations vivant dans plusieurs régions. Il s’agit spécifiquement de celles qui abritent 7 principales aires protégées du pays. Rappelons que trois aires protégées en Côte d’Ivoire font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Ce sont :

  • le parc national de la Comoé ;
  • le parc national de Taï ;
  • la réserve intégrale du Mont Nimba.

La CSCI a organisé un atelier de validation de ses stratégies de plaidoyer, de communication et genre ce 26 avril 2022 à Abidjan. Notons que ces stratégies sont validées sous réserve de la prise en compte des recommandations faites lors de l’atelier.


Le régime parlementaire, le système politique qu’il faut en Côte d’Ivoire selon l’écrivain Geoffroy-Julien Kouao

Le régime parlementaire est, selon Geoffroy-Julien Kouao, auteur de Violences électorales et apologie de l’impolitique, faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire ? Le régime parlementaire et le nouvel ordre politique, le système politique qui peut sortir la Côte d’Ivoire d’une violence cyclique. Quelles sont les causes des violences électorales en Côte d’Ivoire et pourquoi choisir le régime parlementaire ? C’est à ces questions que répond l’auteur dans sa 6ème étude.

Présentation générale de l’étude

220 pages dans le contexte d’une réflexion sociopolitique entamée depuis plusieurs années. L’auteur Geoffroy-Julien Kouao a, en effet, commencé à mettre ses réflexions ainsi que ses analyses sur la société ivoirienne sur papier, pour les partager avec l’humanité, depuis 2016. Sa récente étude comporte trois parties qui ont chacune deux chapitres.

La première partie de l’étude est Violences électorales en Côte d’Ivoire. L’auteur nous y parle d’abord des causes des violences qui sont structurelles et conjoncturelles. Ensuite, il nous propose des solutions pour prévenir les violences.

La deuxième partie de l’étude évoque la science politique et les alliances qualifiées de contre nature. Celles-ci se situent dans la période 1994 – 2021.

La troisième et dernière partie du livre est Violences électorales et apologie de l’impolitique, faut-il désespérer de la Côte d’Ivoire ? Le régime parlementaire et le nouvel ordre politique. Dans ses lignes, Monsieur Kouao présente successivement les problèmes liés au régime politique actuel de la Côte d’Ivoire. Un exécutif tricéphale dans la forme et monocéphale dans les faits. Pour terminer, le politologue propose sa solution pour le bien-être du pays.

Geoffroy-Julien Kouao parle de son étude dans Droit dans les yeux sur 7 info

Quelques éléments clés de l’étude

1994-2021. Presque 30 ans. Durant cette période, il y a eu plusieurs troubles sociopolitiques en Côte d’Ivoire. Ces derniers ont par ailleurs une chose en commun : des élections. Chaque fois qu’il y a des élections en Côte d’Ivoire, on assiste à des bagarres. Il y a des dégâts matériels, des pertes en vies humaines. L’auteur remonte même plus loin en citant les ancêtres des crises sociopolitiques en Côte d’Ivoire. Il nous parle des crises du Sanwi et du Guebié. La première dure de 1959 à 1970. La seconde est d’actualité lorsque l’étudiant Jean Christophe Kragbé Gnagbé et des soutiens occupent Gagnoa, une ville située au centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Elle est l’une des plus grandes villes du pays où est proclamée solennellement la République d’Eburnie le 26 octobre 1970.  

Soupçons de complots politiques, tentative de sécession, guerres… L’auteur s’appuie sur des faits et des références littéraires pour son argumentation.  

Il apparaît que l’une des causes principales des violences politiques ou liée à des élections est l’inculture.

L’inculture politique

Des militants ou si vous voulez des manifestants politiques, il y en a beaucoup en Côte d’Ivoire. Combien de jeunes, parce que ce sont surtout les jeunes les victimes et les acteurs principaux de la violence, peuvent définir cette science qu’est la politique ? Qu’en est-il des courants politiques ? Combien sont ceux qui s’intéressent à des documents et rencontres pour parler politique assez sainement, avec un langage respectueux ? Et combien sont ceux qui sont, pour des figures ou partis politiques et qui essaient de ne pas être utilisés pour de l’argent, des vivres, des biens, des promesses qui font miroiter l’accession sociale par un nouveau statut ?

Le régime parlementaire, le système politique pour sauver la Côte d’Ivoire  

Pour Geoffroy-Julien Kouao, la solution pour éviter d’autres crises en Côte d’Ivoire est d’arrêter d’élire le président de la république et de valoriser la fonction parlementaire. C’est la majorité parlementaire qui devrait choisir le premier ministre. Si pour Monsieur Kouao la Côte d’Ivoire se portera mieux politiquement sous le régime parlementaire, il ne nie pas cependant que le système parlementaire, comme tout autre système, peut avoir des limites.

Geoffroy-Julien Kouao est auteur de plusieurs études dont Côte d’Ivoire : la Troisième République est mal partie (2016) et Le Premier Ministre : Un prince nu. Repenser la nature du régime politique ivoirien (2018).


Lutte contre les changements climatiques : le projet Benkadi fait son premier bilan

La lutte contre les changements climatiques est impérative pour la survie de l’humanité. Conscientes de cette réalité, des organisations de la société civile se mettent ensemble pour faire barrage aux effets néfastes du changement climatique.

Le projet Benkadi est une initiative d’organisations de la société civile. Il a pour but d’améliorer l’efficacité des politiques publiques sur les changements climatiques. Après une année de travaux, l’atelier régional du programme Benkadi a débuté ce 4 avril 2022 à Bassam en Côte d’Ivoire. Son objectif : faire le bilan de la première année de mise en œuvre du projet. Ceci afin de mieux orienter la deuxième année du programme Benkadi de lutte contre les changements climatiques.

Bilan positif pour la première année du projet Benkadi

« La première année du programme a été marquée principalement par la mise en place des équipes opérationnelles, les lancements officiels et la réalisation des études de base dans les différents pays », a expliqué Monsieur Mahamadou Kouma, Coordonnateur national de la Côte d’Ivoire. Les responsables des plateformes des ONG ouest-africaines ont tous présenté un bilan satisfaisant. Il s’agit des représentants du Burkina Faso, du Mali, du Bénin et de la Côte d’Ivoire.

Des formations des ressources humaines, études, actions et sensibilisations sur le terrain ont été faites.

Objectifs spécifiques de l’atelier

L’atelier vise plusieurs objectifs. Ce sont entre autres la finalisation des rapports techniques, financiers, et autres livrables à transmettre au Mofa, le bailleur de fonds ; le partage des grandes conclusions de l’audit externe 2021 avec les responsables financiers des pays ; la validation de la stratégie de communication régionale ; des échanges sur la thématique de capitalisation de l’année 2 portant sur la prise en compte du genre et de l’inclusion dans le programme.

« L’érosion côtière en Côte d’Ivoire, la question de la gouvernance climatique au Burkina Fasso et au Mali en plus de la question de l’orpaillage et de la pollution minière ainsi que l’approche basée sur les écosystèmes au Bénin nécessitent que nous puissions nous retrouver et finaliser les livrables en termes de rapports techniques et financiers et renforcer les capacités des acteurs pour qu’ils sachent les techniques de plaidoyer et de lobbying afin d’influencer les politiques publiques en matière d’environnement et de changement climatique», a fait remarquer Monsieur Sylvestre Tiemtore, directeur régional du projet Benkadi.

Interviews de Monsieur Sylvestre Tiemtore, directeur régional du projet Benkadi
Photo publiée avec l’aimable autorisation du service communication du projet Benkadi

Agir dans l’intérêt des populations

La mise en œuvre du programme Benkadi s’étend sur cinq ans (2021-2025). Le consortium entend contribuer à faire réaliser aux communautés leur droit au développement. Aussi concourra-t-il à les rendre résilientes aux effets du changement climatique. Ces populations sont principalement affectées par l’érosion côtière, la déforestation, la dégradation des écosystèmes et la pollution par l’orpaillage. Elles incluent en particulier les femmes, les jeunes et les personnes vivant avec un handicap.

L’ouverture de l’atelier s’est faite en présence de plusieurs officiels dont Mme Yvette Daoud, ambassadeur du Royaume des Pays-Bas en Côte d’Ivoire. L’ambassadeur n’a pas manqué de revenir sur le soutien aux organisations de la société civile (OSC), une valeur chère au Royaume des Pays-Bas parce que les OSC sont la voix des citoyens au niveau local. La mise en œuvre du projet Benkadi est, il importe de le rappeler, financée par le Royaume des Pays-Bas.

5 plateformes pour un objectif

Quatre plateformes d’ONG d’Afrique de l’Ouest ainsi qu’une ONG néerlandaise conjuguent leurs efforts. Elles convergent pour contribuer à l’amélioration des politiques sur les changements climatiques. Pour le Burkina Faso, le secrétariat permanent des ONG (SPONG) est la leadeuse. La Plateforme des Acteurs de la Société Civile du Bénin (PASCIB) représente quant à elle le Bénin. Le Mali est représenté par le Secrétariat de Concertation des ONG nationales (SECO-ONG). La Convention de la Société Civile Ivoirienne (CSCI) est la plateforme des organisations non gouvernementales de Côte d’Ivoire membre du consortium Benkadi. Enfin avons-nous l’organisation néerlandaise Woord En Daad « Parole et Action ».

Benkadi signifie en langue bambara, une langue principalement parlée au Mali, en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso : « travailler ensemble dans la même direction ». L’atelier régional du programme Benkadi refermera ses portes le 8 avril 2022.

Photo de famille après l’ouverture de l’atelier, Lisi YAO


Ken de Korogo : un artiste qui a choisi le reggae pour s’exprimer

Ken de Korogo est son nom pour rendre hommage à la ville de Korhogo en Côte d’Ivoire. Alain Francheteau dit Ken de Korogo part du Canada à 4 ans. Il est alors en classe de maternelle. Son père enseignant quitte l’Amérique du nord avec lui pour la Côte d’Ivoire où il est affecté. Ken de Korogo est sensible aux messages reggae dès l’adolescence. Séduit par la musique de Bob Marley, il décide de sensibiliser le monde à travers le même style musical. Lutte pour faire cesser les violences basées sur le genre, dénonciation de l’impérialisme… Retour sur les raisons du choix musical et la carrière de l’artiste.

Ken de Korogo, pourquoi avoir choisi le reggae ?

J’ai été sensible aux messages de Bob Marley et même si je me suis toujours dit que je ne serai jamais comme lui, j’ai choisi le reggae comme fil conducteur de mes messages.

J’ai pensé que je pouvais, à l’instar de Marley, sensibiliser le monde par un message social, celui de se placer toujours du côté des plus faibles sans dénigrer les plus forts ! Je voulais essayer de trouver les mots sans blesser et sans haine, voilà pourquoi je n’ai d’ailleurs jamais été intéressé par la politique, j’en suis incapable, ou alors je pense que mes textes sensibiliseront plus ceux qui écouteront mes chansons, car elles ne parlent que d’actualité.

Malheureusement parfois on aurait tendance à baisser les bras, car on pense quelquefois que l’on ne changera rien. Et pourtant !

Quelles sont les chansons reggae qui vous ont le plus marquées ?

Difficile de répondre à cette question. J’écoute beaucoup d’artistes, alors si j’avais à choisir quelques textes, je dirais Natural Mystic de Bob Marley, mais il y en a tant d’autres chantés par Alpha Blondy, Tiken, Serges Kassy, Kajeem etc. Chaque artiste a des titres d’excellence !

Combien d’album avez-vous à votre actif ?

J’arrive à mon 5ème album que j’ai fait chez Tiken, avec le groupe United de Marc Beni, et Echantillon, ingénieur du son et arrangeur. C’est un album 100 % ivoirien ! Ma fierté !!! Ça ne fait peut-être pas beaucoup d’albums pour toute une carrière, mais je ne chante pas pour chanter ! Je suis libre !

Les mots n’arrivent pas tous les jours dans mon assiette. J’ai aussi besoin de les vivre. Pour cela, il faut vivre avec un entourage qui vous nourrit de joie et de tristesse !  

Quels sont les titres phares de vos albums ?

Là encore que répondre ? Les textes sont tellement différents les uns les autres ! Maman, un texte en hommage aux mamans, femmes battues, est un sujet brûlant ! En Europe ou en Afrique, c’est la même violence conjugale ! Avant qu’on ne me pose la question : « avez-vous déjà frappé une femme ? », oui, j’ai déjà donné des gifles dans ma vie, par jalousie, stupidité, mais je me suis juré de ne plus le faire en écrivant ce texte !

Tchoko tchoko ! est une chanson qui dénonce l’impérialisme des plus forts sur les plus faibles. Je défends l’Afrique, car on en a trop profité ! L’Afrique n’est pas soumise ! C’est un partenaire ! Alors oui je suis fier de l’Afrique, et oui je suis de son côté ! 

Parlez-nous du plus beau souvenir de votre histoire avec le reggae ?

Peut être un peu banal pour certains, mais les moments les plus forts, c’est avoir signé avec Alpha Blondy production en 1996, travailler avec Tiken, Serges Kassy, Hass Keith, Solo… beaucoup de temps forts ! Et je suis fier d’être reconnu par mes pairs !

Quels sont actuellement vos projets majeurs?

Il y a la promotion de mon nouvel album à faire écouter le plus possible et tourner en live mais en Côte d’Ivoire avant tout ! Je veux sensibiliser la nouvelle génération tant oubliée!

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Côte d’Ivoire : le prochain Climbié Beach, c’est du 13 au 21 août 2022 !

La 32ème édition du Festival Climbié Beach du Royaume d’Assinie en Côte d’Ivoire est prévue du samedi 13 août au dimanche 21 août 2022. 9 jours pour célébrer la culture. Cette année encore, le village Sagbadou recevra les festivaliers pour des moments exceptionnels dans un royaume qui fait rêver…

Un royaume qui fait rêver

Avez-vous déjà eu vent de l’histoire d’Assinie ? Assinie Mafia chanté par Alpha Blondy… Non, je ne vais pas vous la conter, ce serait trop facile… rires. Parlons quand même un peu du Royaume.

Le royaume d’Assinie ainsi que ses villages sont particulièrement connus pour la qualité de la vie qui y règne, les belles plages ou encore la culture que le royaume travaille à préserver. Le sable, le paysage, les étendues d’eaux sont d’une beauté thérapeutique. L’environnement pourrait ressusciter les plumes, les pinceaux ou les voix d’artistes qui n’espéraient plus la visite de la muse.

Quand on entend Assinie, il faut le dire, on pense aussi et surtout à la vie sélecte, au luxe. Tout le monde ne peut pas se permettre de passer une nuit au bord de la mer, à Assinie. (à moins d’être natif du royaume, invité ou d’avoir de l’argent…) Néanmoins, je pense que le festival peut être une solution pour que tout le monde puisse goûter à la beauté du royaume d’Assinie. Les conditions sont réunies pour vivre des moments exceptionnels. Les natifs hébergent des festivaliers, les chambres d’hôtes sont à moindre coûts, etc.

Ce qui attend les festivaliers pour 2022

On pourrait tout vous dire mais le découvrir reste fabuleux ! Pour avoir été au festival en 2021, je peux vous assurer que la prochaine édition sera haute en couleur. Climbié Beach, c’est le Festival ! Vous pourrez arriver le jour du grand concert à la plage, en faisant un aller-retour afin de découvrir Miami à l’Ivoirienne mais je vous conseille de vous arranger pour arriver tôt ! Lors de la dernière édition, des gens arrivaient même après 17 h ! Ils nous ont demandé le chemin à nous qui quittions alors les lieux…

Aperçu de la fête sur la plage lors de la 31ème édition du festival, Lisi YAO

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Sincèrement, il y a beaucoup à perdre quand on arrive seulement pour la fête sur la plage mais bon, on ne va pas en vouloir à ceux qui ne peuvent pas arriver avant. Seulement, il faut que je dise ce qu’on rate alors.

Lorsqu’on arrive le dernier jour du festival, on passe à côté du défilé des 7 grandes familles du royaume d’Assinie, le marathon, les concerts de nuit sur la place des maquis… Ai-je besoin de parler encore ?

Nous sommes invités à venir découvrir, redécouvrir la tradition Essouman et profiter de la vie ! Toutes les générations, tous les peuples s’y retrouvent.

N’hésitez pas à visiter la page du Festival pour vous en faire une idée en couleurs !


Mondoblog, une école pour l’écriture web

Mondoblog est une école pour l’écriture web. Je fais toujours partie de cette aventure et en grande partie je donne aujourd’hui des formations en Rédaction Web grâce à cette expérience. Malgré mon diplôme en journalisme, je ne savais pas comment bien écrire pour le web avant d’intégrer Mondoblog.

Je tenais certes un blog avant de réussir le concours Mondoblog en 2020 mais j’écrivais pour écrire… J’ai écrit sans connaître les bases du « langage web ». Avec mon expérience de blogueuse de la communauté des blogueurs francophones de RFI, j’ai clairement amélioré mon écriture. J’ai entre autres appris qu’il faut privilégier la voix active, faire court, illustrer et bien illustrer…

Avec l’école Mondoblog, on gagne un lectorat plus large et on écrit bien pour le Web !

Avez-vous déjà entendu parler de SEO ? Et bien, qui écrit pour le Web et ne sait pas ce que c’est, n’est pas à jour. Le plugin est d’office installé sur le blog Mondoblog. De plus, à l’école Mondoblog, une équipe est là pour aider. Elle aide à tendre vers la meilleure version possible en termes de production de billet !

Capture analyse SEO de mon premier billet sur Mondoblog

Je rappelle à toutes fins utiles que la communauté Mondoblog c’est plus de 900 blogueurs francophones repartis dans 50 pays.

Le concours Mondoblog est ouvert jusqu’au 15 mars 2022

Richard Konan, auteur de Sous le Baobab et moi sommes plusieurs fois revenus sur cette information. C’était à l’occasion de la formation en Techniques de rédaction web que nous avons animée.

Nous savons bien les bénéfices qu’il y a à faire partie de la grande famille des blogueurs de RFI. Une participante à la formation, créatrice de La cuisine de Caro semblait particulièrement intéressée par le concours. Certains des autres amis par contre, pensaient que ce n’est pas le moment pour eux de se lancer. Leur argument : le manque d’expérience. Nous avons quand même essayé de les encourager et espérons qu’ils tenteront leur chance ! Le dicton ne nous apprend-t-il pas que qui ne risque rien n’a jamais rien ? 

J’ai pris plaisir à répéter que la première fois, le concours n’avait pas marché pour moi… Qui le savait à part moi ? Il n’y a que lorsque l’on réussit que l’on peut facilement parler de ses échecs. Alors, à bientôt dans la grande famille Mondoblog !


Formation en rédaction Web : nous avons eu un beau partage!

Notre formation sur le thème Techniques de rédaction Web, ce 5 mars 2022 à Abidjan (Côte d’Ivoire), a été un moment de partage très enrichissant. Richard Konan et moi-même, journalistes et blogueurs pour Mondoblog avons entretenu l’auditoire sur deux modules. Ces modules sont : Découvrir la rédaction Web et Les bases du SEO. Avec Regina, l’organisatrice de la formation, ce fut le temps du partage d’expérience pour terminer. Alors qu’elle était étudiante à Dakar, elle a pu « joindre les deux bouts » grâce à la rédaction…

Comment bien écrire pour le Web ?

Beaucoup de personnes qui écrivent, dont des journalistes, pensent qu’écrire pour le web est du gâteau… Et pourtant, si des aptitudes pour l’écriture que je nomme traditionnelle sont un atout indéniable, le web a un fonctionnement particulier. La transition, même pour les professionnels de l’information, de la communication ; pour les auteurs, n’est en effet pas toujours facile. Heureusement qu’on peut apprendre ! Et nous avons appris pendant notre formation.

L’évolution technologique et les habitudes de notre ère imposent que ceux qui veulent communiquer via le Web s’instruisent à propos de l’écriture web.

Les bases pour bien écrire pour le web

Comme d’accoutumé, j’ai partagé avec les auditeurs présents à la formation les bases pour bien écrire pour le web :

  • créer un contenu original ;
  • utiliser le plus possible la voix active ;
  • faire des phrases courtes (moins de 20 mots) ;
  • faire des paragraphes de moins de 300 mots ;
  • utiliser des intertitres ;
  • utiliser des images légendées ;
  • éviter les fautes ;
  • etc.

Je me suis par ailleurs un tant soit peu attardée sur les similitudes ainsi que les différences entre l’écriture traditionnelle et l’écriture dite moderne.

Similitudes et différences majeures entre l’écriture journalistique (pour le papier) et la rédaction web

En journalisme, tout élément d’information, en dehors de la brève qui peut ne pas avoir de titre, doit en avoir. Quel serait en outre une information sans corps ? C’est le corps qui fait l’information.

Généralement, pour l’écriture traditionnelle comme pour celle destinée au Web, il faut un titre, une introduction, un corps et une conclusion. Aussi ces éléments doivent-ils être les réponses à des questions que l’on se pose, que l’on pose. Mieux, des réponses aux questions que peuvent se poser le lecteur.

Si pour le journaliste la pyramide inversée est la règle sacrée, le blogueur ou plus largement celui qui écrit pour le web, peut se permettre de ne pas la respecter. Il peut en effet décidé de parler des détails avant d’en arriver au fait, à l’information principale. Mais attention ! Seuls ceux qui ont déjà un lectorat, une communauté scotchés, pourraient aisément oser le faire. Sur Internet, on n’a pas le temps. Lorsque l’on voit que c’est long et que l’on ne trouve pas l’info, on peut très vite passer à autre chose.

Qui prend un journal veut d’office le lire, qui tombe sur un post, un billet ou autre, pas forcément !   Alors, quelles sont les similitudes et les différences entre l’écriture journalistique (pour le papier) et la rédaction Web évoquées ici ? 😉

Le SEO ou l’ensemble des techniques pour améliorer sa visibilité sur le web

Maître Richard Konan je sais qu’il ne va pas aimer que je l’appelle ainsi mais ça ne risque pas de provoquer une guerre nous a entretenu sur le SEO. Il nous a parlé de ses 3 piliers, de ses avantages et de ses inconvenants. Et oui, il y a toujours un petit côté pas cool ! Ce qui est par ailleurs intéressant, c’est qu’avec un blog vous pouvez installer gratuitement le plugin Yoast SEO et suivre les recommandations !

A propos des trois piliers du SEO, nous pouvons d’abord citer la technique, ensuite le contenu et enfin la popularité. Le hic c’est qu’il peut y avoir des mises à jour et que c’est le patron, le moteur de recherche qui fixe les règles, joue et est l’arbitre ! Cela n’a pas l’air très clair ? Venez à nos formations ou soyez bloggueur Mondoblog ! 😉

Un partage que nous avons tenu à faire

Initialement prévue pour le 26 février 2022, notre formation a due être reportée au 5 mars. L’organisatrice, rédactrice web a partagé sa belle expérience.

A l’époque étudiante, à Dakar, elle écrivait pour un magazine, ce qu’il l’a bien aidé. Regina était en effet étudiante avec son petit frère, à Dakar, alors que la crise sociopolitique battait son plein en Côte d’Ivoire. 2011. Il y avait des familles de réfugiés chez ses parents en Côte d’Ivoire. Son frère et elle ne recevaient plus les sommes d’argent habituelles pour vivre à Dakar. Regina qui avait vu une annonce invitant à envoyer des textes qui seraient par la suite publiés par un magazine a été appelée par le patron du magazine après lecture de ses nouvelles. Il lui a proposé de travailler pour son mag… La jeune femme avait son premier contrat. Avec l’écriture, elle a toujours gagné de l’argent.  

La rédaction web, un bel outil d’expression et d’épanouissement !

C’est avec fierté que j’ai parlé, lors de la formation, de mes billets mis sur le home page de Mondoblog, de mon article sur Miss littérature, de cet autre sur la pénurie d’eau dans un quartier d’Abidjan qui a participé à vite faire régler le problème… J’ai aussi évoqué mon billet dans la Newsletter de RFIAh celui-là, je n’ai su pour lui que des mois plus tard ! Faut lire ses mails ! De ces autres sponsorisés, commandés…

La rédaction est un métier qui nourrit son homme et qui vous permet en plus d’avoir du temps pour vous !  Il faut surtout de l’amour pour la chose, de la pratique, une mise à jour permanente et de l’organisation. Après quoi, les bénéfices coulent de source ! On peut écrire un article, un billet, des communications, des scénarios ou bien des discours…

Nos participants qui nous ont autant enrichis sont repartis satisfaits de la rencontre.

Photo de famille à la fin de la formation, photo publiée avec l’aimable autorisation de Regina Goueu


La fondation Konrad Adenauer renforce les capacités de 30 community managers

La fondation Konrad Adenauer a organisé un atelier de formation au profit de 30 community managers (CM). Cet atelier s’est déroulé du 29 novembre au 1er décembre 2021 à Yamoussoukro. La compréhension de l’écosystème digital était au cœur des échanges.

Qu’entendre par médias sociaux ? 

Les médias sociaux sont avant tout des plateformes numériques. Ces plateformes permettent la production et le partage de contenus avec des personnes parfois interconnectées. La spécificité des médias sociaux réside dans leur caractère interactif. Ils donnent en effet la possibilité à l’émetteur du message (la personne physique ou morale) et au public (les internautes) d’échanger. Les échanges peuvent en outre se faire de façon instantanée. Une option qui n’existait pas avec les médias traditionnels.

Définir les éléments essentiels de l’activité du community manager est important. L’exercice a d’ailleurs fait l’objet de l’introduction de Paola Audrey. La formatrice était chargée de la session Production de contenus de qualité sur les médias sociaux.

Facebook, YouTube, Twitter, Instagram, LinkedIn, Snapchat et enfin TikTok sont quelques-unes des plateformes sociales les plus présentes dans notre quotidien.

Pourquoi être présent sur les plateformes sociales ?

Il est impératif pour une personnalité ou une organisation d’être en accord avec son temps. Le besoin de communiquer efficacement et même d’exister ne saurait en effet être comblé aujourd’hui en ignorant les progrès technologiques.

Il faut donc marquer sa présence sur les médias sociaux pour exister et impacter. C’est justement au niveau de l’impact souhaité qu’intervient le CM, un professionnel de la communication via les plateformes numériques. Les responsabilités de ce dernier ne peuvent cependant être efficacement assumées que s’il a conscience de certaines réalités.

Le spécialiste en communication Gerard Guedegbe a souligné que le social media manager doit aimer son travail. Aussi a-t-il soutenu qu’il faut fusionner avec la vision de la personnalité ou de l’organisation qui le sollicite. Pour cela, il doit se connaître (ses valeurs, ce qu’il accepterait ou pas de faire), faire une enquête préliminaire, l’analyse des forces, faiblesses, menaces et opportunités. C’est ainsi qu’il pourra définir la stratégie et le canal de communication adaptés aux objectifs visés. Tout ceci dans le but d’imposer son agenda, d’attirer et de retenir l’attention des internautes.

Comment être présent sur les médias sociaux ?

Retenons que de façon générale, Facebook paraît incontournable pour marquer sa présence en ligne. Ses utilisateurs ont des profils très variés. Twitter, le média initialement créé pour le partage de nouvelles (informations), implique lui une communication concise. Il fait penser à un contexte de spécialistes qui parlent à une communauté. Quant à Instagram, c’est le chouchou des marques, le média social par excellence de la promotion de l’image… On privilégiera YouTube pour un artiste dans le but de partager ses films (clips).

Notons qu’on peut utiliser toutes les plateformes. Leur choix dépend des objectifs à atteindre. L’expérience partagée grâce à la fondation Konrad Adenauer rappelle qu’un bon manager de communauté doit cependant connaître leurs fonctionnements.

assemblée
Partage d’expérience avec quelques formateurs
Photo publiée avec l’aimable autorisation de Pacome Sea

L’exigence de la création d’un contenu de qualité

Travailler pour une personnalité ou une organisation implique la production d’un contenu de qualité. Le même principe s’applique quand on souhaite être une référence (branding personnel).

Un contenu de qualité est un contenu intéressant et fiable parce qu’il transpire la crédibilité et l’innovation. Celui qui communique doit être alerte, faire de la veille, être ingénieux et surtout partager des informations crédibles. Ces informations qui ne creusent pas un écart considérable entre l’image voulue et l’image réelle.

Valdez Onanina de Africa Check est revenu sur des techniques de vérification d’images et de vidéos. Il faut rappeler que les vecteurs de fausses informations et de messages haineux s’exposent à des peines. Des mesures de sécurité sont donc à prendre, aussi pour protéger les comptes d’une suppression sur les plateformes ainsi que des prirates.

Les gestionnaires des plateformes sociales formés par la Konrad Adenauer Stiftung (KAS) ont été invités à être curieux des évolutions dans le secteur des médias sociaux. Ils sont conviés à l’exploration de Dikalo, un réseau social créé par un Camerounais et un Ivoirien. 

La fondation Konrad Adenauer s’intéresse au développement des médias. Elle organise à cet effet diverses formations pour le renforcement des capacités des acteurs des médias.

photo de groupe
Photo de famille
Photo publiée avec l’aimable autorisation de Pacome Sea

Retrouvez des films des sessions de la formation sur la page Facebook de la fondation.