Projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents » : des journalistes instruits en Côte d’Ivoire

Article : Projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents » : des journalistes instruits en Côte d’Ivoire
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15 juillet 2022

Projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents » : des journalistes instruits en Côte d’Ivoire

Le projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents » est entré dans une phase importante de sa mise en œuvre en Côte d’Ivoire.

Une quinzaine de journalistes a en effet été réunie à la Maison de la Presse d’Abidjan dans le cadre du projet.

La présentation des résultats d’une étude sur la Santé sexuelle et reproductive ainsi qu’un atelier de formation sur la question du bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents étaient les articulations majeures de la rencontre du 16 juin 2022.

Santé sexuelle et reproductive : quelques données en Afrique

62 % de tous les décès maternels dans le monde sont survenus en Afrique sur la période 2000-2017. Les données de l’OMS révèlent des taux de mortalité maternelle exceptionnellement élevés en Afrique de l’Ouest. En 2017, le taux de mortalité maternelle s’élevait à 1120 décès pour 100 000 naissances en Sierra Leone.

Les chiffres au Ghana, au Niger, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire

Au Ghana, on dénombre 308 décès pour 100 000 naissances. Le taux de mortalité maternelle au Niger est quant à lui de 509 décès pour 100 000 naissances. Le Burkina Faso compte 320 décès pour 100 000 naissances quand la Côte d’Ivoire en compte 617.

Cette tendance de la mortalité maternelle convoque une grande problématique sanitaire. Il s’agit de la question de la santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile. Cette dernière est aussi liée à l’état de santé des systèmes sanitaires en Afrique.

L’on note plusieurs efforts pour améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents sur le continent. Cependant, beaucoup reste encore à faire. C’est justement pour apporter leur concours afin d’atteindre un réel développement durable que des organisations ont mis en place le projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents ».

Un projet pour un mieux-être des populations vulnérables

Le projet “Catalysing Leadership to improve Women, Newborn, Child and Adolescent Wellbeing” (WNCAW) – « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents », a été mis en place par plusieurs organisations. Il s’agit de COMCAHPSS – Consortium for Mothers, Children, Adolescents and Health Policy and Systems Strengthening ; ARHR – Alliance for Reproductive Health Rights, WOMEC – Women, Media and Change et WAHO – West Africa Health Organisation.

Le Consortium pour les mères, les enfants, les adolescents et le renforcement des politiques et des systèmes de santé ; l’Alliance pour les droits en matière de santé reproductive, l’organisation Femmes, medias et changements et l’Organisation ouest-africaine de la santé conjuguent leurs efforts pour atteindre un but commun. Ce but, c’est le bien-être des femmes, des nouveau-nés et des adolescents, vulnérables. Le projet s’étend sur une période de 3 ans. Il a déjà été mis en œuvre au Ghana, en Sierra Leone et au Sénégal.

Comment donner la bonne information aux populations ? Comment mieux dénoncer les mauvaises pratiques dans les centres de santé en Afrique pour imposer le changement ? C’est à cette problématique qu’a voulu répondre le Dr Charity BINKA. Dr Charity BINKA de l’organisation « Women, Media and Change » a, pour ce faire, préparé le programme de formation à l’endroit des journalistes.

M. Obadiah, traducteur (gauche) Dr Charity BINKA et M. Isaac NYAMPONG, représentant de Alliance for Reproductive Health Rights

Le programme de formation des journalistes sur la santé sexuelle et reproductive

Le premier objectif de la formation est de permettre aux journalistes de communiquer efficacement. Ceci grâce aux données issues de recherches. Il faut en effet s’appuyer sur des données afin de mieux responsabiliser les décideurs et les citoyens. Décideurs et citoyens doivent être responsabilisés face aux résultats en matière de santé des citoyens.

En outre, la formation a pour but de mettre les journalistes face aux problèmes de santé publique. Ces problèmes qui affectent la santé et le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents. Notons enfin que le programme de formation se veut un outil de renforcement des capacités des journalistes. Les hommes de médias pourront ainsi mieux rendre compte des lacunes du système de santé et des problèmes de santé.

La formatrice a exhorté les journalistes à retenir trois éléments essentiels. Ceux-ci interviennent lorsqu’ils abordent la question de la santé des femmes, des nouveau-nés et des adolescents. Une question par ailleurs liée aux droits de l’Homme.

L’accessibilité des soins, le coût de ces derniers et la qualité des prestations sont ces éléments essentiels.

« Nous n’avons pas d’excuses pour les femmes qui meurent en donnant naissance, à cause du manque d’équipements, de la négligence », a clamé la formatrice. Un avis partagé par l’assistance qui a mesuré l’ampleur de la situation.

L’étude dans les districts sanitaires Cocody-Bingerville et Adjamé-Plateau-Attécoubé

« Depuis 2016, le constat est que les femmes n’ont pas suffisamment accès aux équipements basiques dans les centres de santé ». Cette remarque de M. Isaac NYAMPONG, de l’Alliance pour les droits en matière de santé reproductive, fait partie des raisons d’être de l’étude menée par L’Association Ivoirienne de la Santé Publique (AISP).

M. Isaac NYAMPONG (gauche) et Dr docteur Auguste Didier Blibolo, Président de l’AISP, Lisi YAO

Les résultats de l’étude « Tableaux de bord des services de santé sexuelle et reproductive dans deux districts : Cocody-Bingerville et Adjamé-Plateau-Attécoubé en Côte d’Ivoire » ont révélé qu’il y a un manque de matériels de santé et la non existence de la gratuité de certains soins tel qu’annoncé par l’Etat de Côte d’Ivoire.

Les résultats sont basés sur le score obtenu à la fin des échanges. Ils proviennent de la moyenne des notes attribuées par les personnes consultées.

L’étude a été menée sur une population de femmes. Leurs âges sont compris entre 15 – 19 ans et 35 – 49 ans. Les femmes interrogées fréquentent les centres de santé sujets de l’étude.

L’étude a aussi concerné le personnel de santé qui devait lui aussi se prononcer. Ils devaient (les clientes et le personnel) attribuer des notes de 0 à 5 aux centres. Des notes pour apprécier la qualité, le niveau de fréquentation et les coûts des prestations dans les centres de santé.

De nombreux problèmes communs

De nombreux problèmes au niveau de la santé des femmes et des filles ont été constatés au terme de l’étude du cabinet AISP de docteur Auguste Didier Blibolo, enseignant-chercheur à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody.

Pour tous les centres, les résultats de l’étude font cas de ruptures de stocks. Ces ruptures sont cependant rapidement gérées. Seulement, celles au niveau du CSU d’Anono sont très fréquentes. Autre problème : celui de l’absence de panneaux d’indication pour la majorité des centres. Au niveau de la qualité, on note le manque de courtoisie des prestataires, en plus de leur insuffisance pour une population de plus en plus nombreuse.

Les réalités qui concourent à mettre en péril la santé des femmes, des adolescents et des nouveau-nés, outre la fébrilité des systèmes de santé, sont abondantes. Parmi elles, la difficulté d’aborder le sujet de la sexualité et certaines barrières culturelles.

Le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) du Canada est le financeur du projet « Catalyser le leadership pour améliorer le bien-être des femmes, des nouveau-nés, des enfants et des adolescents ».


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