[Afropolitain nomade] Un festival de délices culturels

Article : [Afropolitain nomade] Un festival de délices culturels
Crédit: Festival Afropolitain Nomade
18 janvier 2021

[Afropolitain nomade] Un festival de délices culturels

Le festival Afropolitain nomade est à sa 7e édition cette année. N’ayant pas pu se tenir en 2020 à cause du Covid-19, il a arboré de nouvelles touches pour son édition de 2021. Ses concerts se tiennent dans plusieurs capitales africaines et sont retransmis via Internet. Ils interviennent comme un apéritif. Un apéritif culturel en prélude de l’apothéose du festival. Cette apothéose aura lieu à Kigali, au Rwanda, où se tiendront les dernières festivités.

Ce vendredi 15 janvier 2021, deux concerts ont fait office de lancement du festival. Abidjan, en Côte d’Ivoire, et Douala au Cameroun ont été leurs hôtes. J’ai eu le plaisir et l’honneur d’être présente au concert d’Abidjan, à l’Institut français, avec ma casquette de blogueuse. Dj MZSS, Tyrane et Lerie Sankofa sont montés sur scène pour faire vibrer le public par des rythmes colorés.

Bref retour sur l’initiative de Vanessa Kanga

On l’appelle encore Veeby Afrosoul, la génitrice du festival Afropolitain nomade. L’administratrice, férue de culture, a nourri le désir de créer un évènement, cadre de partage novateur. Des artistes musiciens et ceux intervenant dans l’art visuel s’y expriment. Depuis 2012, son festival, l’Afropolitain nomade, met en scène une centaine d’artistes qui viennent de trois continents. L’Afrique, l’Amérique du Nord et l’Europe se retrouvent pour embrasser un public de tout horizon de façon itinérante.

Mondoblog et le festival Afropolitain nomade, un partenariat reconduit !

C’est la deuxième année de mariage entre le festival et le réseau des blogueurs francophones de Radio France Internationale. Et on espère que ça va durer… Pour la vie ! ? C’est justement en tant que blogueurs du réseau que Richard Konan, auteur du blog « Sous le Baobab » et moi, avons interviewé Lerie Sankofa ainsi que Tyrane, à quelques heures de leur show. Nous avions pour mission de vous faire vivre le festival à la façon blog !

Lerie Sankofa, l’artiste qui « regarde toujours derrière »

« Regarder toujours derrière », cela peut sembler péjoratif. Et pourtant, nous sommes dans un contexte où le faire est primordial. C’est Richard Konan qui a, dès l’entame de l’entretien, demandé à l’exceptionnelle percussionniste la signification de son nom d’artiste. Celle-ci, lors de l’interview qu’elle nous a accordé ce 13 janvier, dans les murs de l’Institut national des Arts et de l’Action Culturelle (INSAAC), a fait référence à la culture Akan pour explication.

Si « Lerie » est tiré de son prénom Valérie, « Sankofa » désigne un oiseau mythique qui a la tête dans le sens opposé de son corps. C’est un symbole de sagesse… Lerie a les pieds dans la tradition et la tête dans le modernisme. Elle s’appuie sur le passé, sur les racines pour avancer. Et, sa musique qui s’inspire des sonorités des forêts et des savanes africaines en témoignent. La très douée percussionniste, autrefois élève de l’INSAAC et aujourd’hui enseignante dans l’Institut de renom, a par ailleurs fait comprendre que le mysticisme n’intervient pas dans son processus de création. Seule la tradition compte. Elle laisse cependant libre cours à l’imagination de tous… Artiste !

Séance photo lors de l’interview avec Lerie Sankofa (Lerie Sankofa à gauche). Crédit photo : Honoré

A la question de savoir s’il lui a été facile d’évoluer dans un milieu dominé par la gente masculine, celle qui a été initiée à la percussion depuis l’âge de 9 ans répond que les choses n’ont pas été difficiles. Si les femmes n’avaient pas accès à certains instruments dans le passé, la situation a évolué. Avec son art, Lerie Sankofa s’impose, elle est appréciée. Elle collabore avec de grands noms et voyage à travers le monde pour des spectacles.   

Tyrane, la douce lionne

Le rendez-vous avec Tyrane, c’était jeudi 14 janvier. Le centre culturel d’Abobo a servi de cadre pour notre rencontre. Un centre avec lequel elle partage une profonde histoire : « C’est ici que j’ai pris pour la première fois le micro« , nous a-t-elle confié. Aujourd’hui, le micro et elle sont de très intimes amis. Ils ont fait ensemble, nombre de prouesses.

Partie d’Abobo, commune stigmatisée parce que défavorisée, redoutée pour l’idée d’être un grenier de violence  – c’est justement l’un des combats de l’artiste que de mettre en avant les côtés positifs de la commune qui a vu naître de nombreux grands noms – Tyrane a, après un périple qui l’a finalement conduite au Maroc où elle s’est installée, acquis la réputation de meilleure chanteuse de piano-bar. Elle a remporté le prix All Africa Music Awards (AFRIMA) de meilleure artiste de l’Afrique du Nord en 2016.

Photo lors de l’interview avec Tyrane (Tyrane au centre, Richard Konan à droite). Crédit Photo : Honoré

A l’origine danseuse, celle pour qui les coins et recoins du centre culturel d’Abobo n’ont pas de secret y passait le clair de son temps. Une battante, une fonceuse. Tyrane, c’est le surnom que lui ont donné ses élèves alors qu’elle donnait des cours de danse, parce qu’elle leur tapait sous les pieds lorsqu’ils n’assimilaient pas bien leurs leçons. « Je donnais des cours de danse (…) et quand mes élèves n’arrivaient pas à les assimiler, je leurs tapais sous les pieds. Ils ont dit : c’est une tyrane ! Cest ainsi que le nom m’est resté. Je suis sinon très douce… ». Tyrane a ainsi expliqué l’origine de son nom à la demande de Ozone, l’animateur de l’apéritif culturel, après sa fulgurante prestation ce vendredi 15 janvier 2021.

Un topissime apéro culturel !  

Difficile de tenir sur son siège ! J’ai changé deux fois de place pendant l’apéro culturel avant de finir par danser dans un coin, jusqu’à sa fin. J’ai d’abord jugé que j’étais trop loin de la scène. Je me suis donc rapprochée pour m’installer sur un siège juste face à la scène. Il s’agissait pour moi de voir de plus près Dj MZSS, l’artiste qui a ouvert le bal des prestations, dans l’expression de son art. Je ne pouvais me contenter d’entendre sa musique mix afro-acoustique. Il me fallait la sentir de plus près, la toucher, voir comment il faisait « un » avec sa guitare… Un véritable régal !

Tyrane a été la deuxième artiste à monter sur scène pour un spectacle haut en couleurs. Un spectacle aux parfums de talents multicolores. Avec Tyrane, costumes, prestance, voix, pas de danse ont séduit le public qui n’a pas manqué de se laisser entraîner dans un show vibrant.

La fin ne fut pas moins spectaculaire avec Lerie Sankofa et son équipe sur scène. Je vous propose de vivre les moments avant sa montée sur scène, qui vous donneront une idée de ce qu’il s’est passé…

Musiques avec voix, mortier… extase pour les sens ! C’est vers 22h que l’apéro a pris fin. J’ai été heureuse d’y être mais triste de partir… Comme l’a dit Lerie Sankofa avant ses dernières chansons : « toutes les bonnes choses ont une fin ! » Ce n’est cependant pas encore fini pour le festival Afropolitain Nomade 2021 ! ?

Selfie avec Tyrane après son show, Lisi YAO

Retrouvez le concert en images ici

Retrouvez mon précédant billet ici

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Commentaires

Fanchon
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Un grand merci pour cette présentation très intéressante et pour les artistes qui ont pu partager dans ton blog une part d’elles-mêmes dans un contexte si difficile pour la culture et la musique.

Lisi Yao
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Merci ! C'est moi qui suis contente de ce partage... ?