[Expérience CAN 2023]: quand les footballeurs m’ont semblé être des bêtes de foire…

Article : [Expérience CAN 2023]: quand les footballeurs m’ont semblé être des bêtes de foire…
Crédit: Lisi YAO
21 juin 2024

[Expérience CAN 2023]: quand les footballeurs m’ont semblé être des bêtes de foire…

La CAN 2023 organisée par la Côte d’Ivoire, mon pays, fut un moment d’effervescence, de partage, de joie, de fierté… Plusieurs sentiments et émotions, positifs et négatifs, découlent de cet évènement sportif d’envergure. Lors de cette Coupe d’Afrique des Nations, j’ai eu mon lot d’émotions ainsi qu’une expérience particulière à l’occasion du match Afrique du Sud – Cap Vert. Je vous en parle dans ce billet, au moment où les grandes dates de la CAN 2025 au Maroc ont été annoncées.

Can 2023 : quand le foot déchaîne trop de passion

J’aimerais revenir sur des comportements que je trouve dommage. Il s’agit des injures, agressions parfois liées aux matchs. Je n’ai ni compris, ni supporté le fait que l’on jette des bouteilles aux Éléphants de Côte d’Ivoire, encore moins qu’on les hue, après la défaite face aux Équato-Guinéens. Avaient-ils moins que nous, supporters, le désir d’être vainqueurs?

Pointer du doigt les comportements que j’ai trouvés excessifs de la part des supporters m’a par ailleurs valu toutes sortes de commentaires.

Pour certains, ce que je considère comme déplacé est de l’ironie, de la satire, une façon de dénoncer et d’encourager à l’ivoirienne. Pour d’autres, de parfaits inconnus, mon post n’était tout simplement pas opportun. Je devais aller « demander à ceux qui ont insulté » ou encore noter que ceux qui n’ont pas insulté sont une écrasante majorité. Je devais donc me « concentrer sur eux, le positif » car je ne peux « arrêter les plaintes et les injures des hommes manifestées à cause de l’insatisfaction ». D’autres gens encore justifiaient les réactions par les mises pour des paris, perdues…

J’ai aussi eu droit à ce commentaire sous mon post : « Quand tu es professionnel et que tu n’es pas à la hauteur des attentes, c’est comme ça que l’Ivoirien te fait des reproches. Nos joueurs sont les meilleurs dans leurs clubs mais au pays ils foutent la merde ». J’ai encore lu que je me plains certainement parce que je ne suis pas au parfum des réactions des supporters lors des grands championnats au niveau international.

Dans un café de la place, un monsieur, visiblement irrité à cause de la fameuse défaite face à la Guinée-Équatoriale, disait qu’on a le droit de se plaindre, parce qu’on se sert des impôts pour le budget de l’équipe ivoirienne. Tout cela m’a conforté dans ma décision de me détacher des comportements fanatiques. J’ai en effet décidé de me tenir loin des matchs disputés par la Côte d’Ivoire, après la finale de la CAN de 2012. Ce jour-là, j’avais mis le feu à ma perruque Orange-Blanc-Vert, dans un maquis…

Le match Côte d’Ivoire – Sénégal

Voilà un autre match de la CAN 2023 qui m’a plongée dans un de ces stress… Je l’ai suivi dans un café. Je raconte mes émotions ainsi que mon expérience du jour dans un post sur Facebook. Ce jour-là, le bonheur de la miraculeuse victoire a poussé des gens à courir vers la grande route… heureusement qu’il n’y avait pas beaucoup de voitures sur le Boulevard Koffi Gadeau.

Le match Afrique du Sud – Cap-Vert

Quelle expérience ! J’ai suivi le match Afrique du Sud – Cap-Vert en direct, au stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro. C’est d’ailleurs le seul match que j’ai suivi en direct lors de la CAN 2023. Et je ne suis pas sûre que si la Côte d’Ivoire avait perdu face au Mali, j’aurais été au stade. Je pense aussi que je n’aurais même pas eu la force d’en suivre d’autres…

Première désillusion : la longue distance pour atteindre le stade

Avec mon frère, son ami et la chérie de ce dernier, nous sommes partis d’Abidjan l’après-midi de ce 3 février 2024. Le voyage était agréable. Au niveau du poste de péage de Singrobo, Un jeune monsieur s’est approché de la voiture, il nous tendait quelque chose… J’ai d’abord été un peu effrayée, avant de constater qu’il nous offrait une dizaine de petites bouteilles d’eau de la marque Céleste ! « C’est pour la victoire de la Côte d’Ivoire ! », avait-il lancé.

La victoire, nous l’avions eue ! Mon enthousiasme s’est cependant amenuisé à cause, d’abord, de la petite difficulté pour trouver le point de contrôle que nous devions passer avant d’aller vers le stade. Ensuite, ce fut l’épreuve de la distance pour atteindre le stade. Comme nous marchions depuis un moment, je me suis plainte de celles-ci. C’est alors qu’on m’a dit qu’elle était longue de plus d’un kilomètre et que c’était plus long pour atteindre le stade Alassane Ouattara d’Ebimpé ! Je regrettais presque, déjà, d’avoir embarqué dans l’aventure. C’était sans compter qu’il fallait enfin, après tout ce trajet à pied et le passage du labyrinthe, marcher encore un moment pour trouver notre entrée selon les tickets… On m’a dit que c’était comme ça ailleurs dans le monde, sauf que la distance pour atteindre les stades est moins longue… Je plaignais les dames en talons !

CAN 2023 : mon expérience du direct

J’avais l’impression que le rythme du jeu était moins rapide que ce que j’avais l’habitude de voir à la télé. Les sons me semblaient assourdissants : le bruit quand on tape dans le ballon, les voix…

Le terrain de jeu me semblait riquiqui et les joueurs comme des géants. Je me demandais si les différents commentaires parvenaient parfois aux oreilles des joueurs. Dans ce cas, où trouvent-ils la force de continuer lorsqu’ils sont hués, injuriés ? Je me posais vraiment beaucoup de questions.

J’avais l’impression qu’une poignée d’hommes était obligée de produire le spectacle qui satisferait des milliers de spectateurs, au risque de subir les conséquences de leur mécontentement. Je ne sais pas si c’est la bonne expression mais dans ce tableau, les footballeurs m’ont semblé être comme des bêtes de foire desquelles on attendait une « prestation » qui assouvirait nos désirs sinon… Je n’ai pas du tout aimé ressentir cela.

L’ambiance de fou

Nous sommes arrivés au stade, comme beaucoup d’autres spectateurs, à quelque temps de la fin de la deuxième mi-temps. Après la victoire de la Côte d’Ivoire face au Mali… A part les Ivoiriens, je suis sûre que les gens se demandaient ce qui se passait dans les tribunes. On entendait des « On vaut rien, mais on est qualifiés », chantés en choeur, à répétition. Des réactions qui n’avaient rien à voir avec le match qui se jouait… Rires. On ne se faisait pas prier pour danser sur Le coup du marteau, hymne de cette CAN 2023. L’on ne se faisait pas non plus prier pour prendre des images-souvenirs… J’ai entendu dire dans les tribunes que des Ivoiriens étaient aussi là dans l’espoir de rencontrer de belles Capverdiennes.

En définitive, bien que je ne sois pas spécialement fan de foot – les disciplines sportives que j’adore regarder sont principalement la natation synchronisée, la pole dance et le rallye – et en dépit de tous les faux pas, je dirais que la CAN 2023 en Côte d’Ivoire a été une belle expérience, un moment fantastique. Sur le chemin retour, les véhicules étaient aussi nombreux que lorsque nous partions pour la capitale politique… On aurait dit que toute la Côte d’Ivoire était allée soutenir les Eléphants au stade de la Paix de Bouaké ! Je ne vous ai même pas parlé de l’émotion de la cérémonie d’ouverture de la grande messe du football africain sur la terre ivoirienne, remportée par mon pays en toute humilité…

Ce billet pourrait aussi vous intéresser : Reconnexion avec le blogging : mon parcours et mes résolutions

Partagez

Commentaires

Begele
Répondre

Merci beaucoup pour cet article qui plonge une nième fois dans l'ambiance festive de le CAN.

Lisi YAO
Répondre

Je t'en prie, merci d'apprécier ! 😊