Je participe à l’éradication du discours de haine en Côte d’Ivoire

Article : Je participe à l’éradication du discours de haine en Côte d’Ivoire
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26 septembre 2020

Je participe à l’éradication du discours de haine en Côte d’Ivoire

Comment prévenir le discours de haine en ligne ? Voilà la question au cœur de la rencontre des blogueuses et influenceuses de la toile ivoirienne. Nous avons discuté hier et aujourd’hui du rôle que nous pouvons jouer. C’est à Grand-Bassam, en présence de notre partenaire le PNUD que notre atelier de réflexion s’est tenu.

C’est naturellement une grande fierté pour la jeune femme que je suis d’être associée à des actions aussi importantes. Participer à favoriser un climat de paix est en effet si honorable ! L’élection présidentielle ivoirienne prévue pour le 31 octobre prochain, nous le savons, favorise un climat effervescent. Comment endiguer et bannir le discours de haine qui est susceptible de connaître un boom ? Internet avec ses réseaux sociaux constitue un nid de prolifération du discours de haine. Un discours à la base de nombreux dommages.

Le discours de haine

De quoi parle-t-on exactement ? La politologue, blogueuse et membre de La Ligue, Carelle Laetitia Goli, s’est chargée de l’approche définitionnelle. Je vous invite cependant à lire la définition du discours de haine du Conseil de l’Europe.

Capture de la communication en ligne du Conseil de l’Europe sur le discours de haine

Et que disent les Nations-Unies ? Permettons-nous un voyage anglophone.

Capture de la communication des Nations Unies sur le discours de haine

NB : Vous pourrez trouver la communication entière en fichier pdf via la recherche Google.

On l’aura compris, on parle de discours de haine dès qu’on émet une communication verbale ou non verbale péjorative, qui attaque, à l’endroit d’une personne ou d’un groupe de personnes, relativement à la race, la religion, l’orientation sexuelle, l’identité.

L’exemple ivoirien

Rassurez-vous, je ne vais pas pondre un discours de haine « à l’ivoirienne » pour me faire comprendre. On se comprendra. On se souvient encore des invitations de X à porter atteinte à Y. Un tel groupe incité à agir contre un autre. En Afrique, en Côte d’Ivoire, nous avons plus affaire au communautarisme comme l’a précisé Mme Goli.

Les causes de ces actes graves, provoquant des dégâts matériels et en vies humaines sont nombreuses. Nous les avons énumérées lors de nos exercices en atelier. Ce sont entre autres l’intolérance, le sentiment d’injustice, le désir de vengeance, le manque d’éducation. Les conséquences sont aussi énormes que variées. La prison pour les personnes à l’origine des discours de haine en fait partie.

De la nécessité de s’instruire

Qui n’a jamais entendu que « nul n’est censé ignorer la loi » ? Le représentant du Procureur de la République présent à l’atelier a évoqué les risques auxquels s’exposent les auteurs de discours haineux. Retenons surtout que toute personne à la base de discours de haine est considérée comme une cybercriminelle. Nous pouvons faire 10 à 20 ans de prison pour racisme et payer 5 à 10 millions d’amende pour la même cause. Je vous invite à consulter l’article de Jeunes.ci qui revient sur la loi n° 2013-451 du 19 juin 2013 relative à la lutte contre la cybercriminalité.

De la nécessité de communiquer pacifiquement

La communication non violente a été le sujet de la journaliste, activiste politique et Rédactrice en Chef de Lemediacitoyen.com, De Laure Nesmon. Comment obtenir de quelqu’un qu’il fasse ce que l’on désire au lieu de favoriser une réaction négative ? L’exemple de la poubelle que la voisine laisse à l’entrée de notre porte a été pris. On lui dira, à la voisine :

« Voisine, je me sens mal quand je vois la poubelle à l’entrée de la maison, peux-tu la déplacer s’il te plaît ? », plutôt que :

« Voisine, ôte ta poubelle de là, elle m’indispose ! » J’espère qu’on a compris ! Il s’agit de partager ses sentiments plutôt que d’ordonner quelque chose.

L’atelier de réflexion sur le rôle des blogueuses et influenceuses dans la prévention du discours de haine en ligne a vu la participation de l’Unicef avec l’exemple des Jeunes Blogueurs. Il s’inscrit dans le projet PNUD, UNESCO et UNICEF intitulé :

« Les jeunes comme moteurs de prévention des discours de haine et des conflits sociopolitiques et communautaires » .

L’atelier dont le projet a été présenté par M. Arsène Assandé, Programme Manager, a vu la présence de Mme le Sous-Préfet de Grand-Bassam ainsi que celle de la Représentante Résidente du PNUD à son ouverture.

Mme le Sous-Préfet de Bassam et Mme la Représentante Résidente du PNUD, service images

Les blogueuses et influenceuses sont sorties de l’atelier avec la proposition d’un projet concret pour la lutte contre les discours de haine en ligne.

Vue d’ensemble salle de l’atelier, service images
Photo de famille, participantes et officiels, service images
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